20110925

Santé


Le Landseer est un chien robuste, rustique qui peut vivre dehors sans problème. Bien sûr, il doit disposer d'un abri contre les intempéries, mais sa peau et sa fourrure lui permettent de supporter les grands froids. Toutefois, comme n’importe quel être vivant, son organisme peut être soumis à la maladie. Connaître ses points faibles, c’est aussi prévenir l’apparition précoce de certains problèmes de santé et agir en connaissance de cause. Comme pour toutes les races, certaines pathologies lui sont spécifiques. Nous  traiterons uniquement de celles-ci dans cette partie. Nous commencerons par les soins élémentaires pour continuer par les pathologies de la race.

8. Thrombopathie
9. Otites
10. Arthrose
11. Epilepsie
12. Il se gratte ...


1. Soins élémentaires

Tiques et puces

Les tiques et les puces sont des parasites très fréquents qui se développent d’avril à septembre, avec un pic en été. Ces parasites ingèrent le sang de leur hôte pour se nourrir. C’est à cette occasion qu’ils peuvent entraîner des maladies. Les puces sont transmises entre les animaux. Elles prolifèrent lors des périodes chaudes et sèches. Les tiques, quant à elles, vivent dans les hautes herbes et préfèrent les temps chauds et humides.

Comment les reconnaître ?

Les puces provoquent des croûtes, démangeaisons et des pertes de poils localisées sur le dos, surtout à la base de la queue. On peut parfois voir directement les parasites se déplacer sur la peau. La salive d’une seule puce peut provoquer des réactions allergiques importantes avec une peau rouge et chaude, des croûtes et des démangeaisons qui gênent vraiment l’animal. La peau se durcit et noircit alors (aspect de carton) lorsque l’allergie devient chronique.

Les tiques peuvent transmettre par leur salive un agent infectieux responsable de la piroplasmose (maladie anémiante du sang qui peut tuer en 24 à 48h - abattement, muqueuses blanches et, surtout, urine rouge font partie des symptômes classiques). C’est une des urgences les plus graves qui exige la consultation immédiate d’un vétérinaire.

Traitement

Il faut éliminer radicalement ces parasites grâce à un anti-parasitaire adapté que l’on trouve chez tous les vétérinaires. Les traitements se font en général toutes les quatre semaines mais il est conseillé de traiter plus souvent pendant la période critique.

Prévention

Pour lutter contre les puces, Il faut penser à traiter l’environnement (parquets, plinthes, tapis, niches, tous les animaux présents et surtout les chats qui sont des vecteurs très efficaces, sans quoi il y a re-contamination rapide !

En ce qui concerne les tiques, il faut impérativement prendre le temps d’inspecter systématiquement le chien après chaque balade pour enlever tous les parasites piqueurs.

Vermifugation

Les parasites internes (communément appelés « vers ») sont beaucoup plus fréquents qu’on le croit. Ils affaiblissent votre compagnon et certains peuvent même se transmettre à l’homme. Vous devez donc agir régulièrement pour les éliminer radicalement, en pratiquant la vermifugation.

De quels parasites parle-t-on ?

Les parasites sont des organismes vivant aux dépens d’un hôte, en l’occurrence de votre
Landseer. On les distingue selon leur forme.
- Vers ronds: ascaris, trichures et ankylostomes.
- Vers plats: il existe une dizaine de variétés de ténias, le plus connu étant le dipylidium.

Transmission

Elle se fait essentiellement par les matières fécales ou par l’environnement souillé: sol,  panier, matériel de toilettage, gamelle, laisse, collier, ingestion d’eau souillée, rongeurs ou abats contaminés (mouton, poisson crus), … Nos amis les plus jeunes, les plus vieux, ou les plus stressés sont plus réceptifs que les autres.

A quoi peut-on reconnaître la présence de ces squatters ?

Les signes cliniques sont plus ou moins importants en fonction du degré d’infestation. Vous devrez avoir des doutes dans les cas suivants: appétit irrégulier, amaigrissement, alternance de selles molles et dures. En cas d’infestation massive, on peut observer: état général détérioré, rachitisme, présence de vers dans les selles et les vomissements, ballonnement important du ventre. L’homme peut être contaminé, ce qui peut conduire à des maladies parfois sérieuses. Certains ténias sont très dangereux, voire mortels, pour l’homme.

Traitement

Vermifugez régulièrement: deux fois par an au minimum, 3 fois si possible. Votre vétérinaire saura vous prescrire le vermifuge le plus adapté en fonction de la situation. Selon le médicament choisi, vous aurez à traiter en une seule administration, ou bien sur 3 à 5 jours.

Si vous êtes certain qu’il y avait infestation avant, ou si vous constatez l’élimination de vers (morts !) par les voies naturelles, il est recommandé de recommencer un traitement 3 ou 4 semaines après.

Attention, la vermifugation n’est pas un acte anodin. C’est un traitement qui affaiblit temporairement votre compagnon. Il faut éviter toute vaccination au même moment car le développement des anticorps peut être perturbé, et le vaccin se révéler inefficace.

Vaccination

La vaccination est le meilleur moyen de prévenir l’apparition de certaines maladies graves. Certaines sont non seulement graves, mais peuvent aussi être mortelles, et même transmissibles à l’homme.

Quand vacciner ?

Votre Landseer a reçu vers l’âge de 2 mois ses premières injections avec un rappel un mois plus tard. Vous allez ensuite continuer à assurer sa protection en faisant faire par votre vétérinaire un rappel annuel. Sans rappel à la date voulue, l’immunité n’existe plus, le chien n’est plus protégé et toutes les injections sont à reprendre à zéro.

Contre quelles maladies mon Landseer sera-t-il protégé ?

- Maladie de Carré: maladie grave, virale, laissant de graves séquelles.
- Hépatite de Rubarth: maladie virale, mortelle surtout chez les jeunes.
- Parvovirose: maladie virale très grave, souvent mortelle.
- Toux de chenil: due au virus parainfluenza2 ou à la bactérie bordetelle bronchiseptica, cette maladie est dite de collectivité; il est conseillé de protéger votre chien si vous le laissez en pension pendant les vacances.
- Leptospirose: maladie grave, laissant des séquelles importantes et transmissible à l’homme.
- Rage: très connue, cette maladie est également transmissible à l’homme.

Comme vous pouvez le lire dans le carnet de santé de votre chien:
- Vacciner votre chien, c’est lui éviter plusieurs maladies infectieuses.
- Votre vétérinaire est le professionnel de la santé de votre chien.
- Les vaccins fondamentaux protègent votre chien des principales maladies infectieuses.
- Protéger votre chien, c’est vous protéger.

Rappel de vaccination

Une lectrice nous ayant interrogés sur le délai à observer pour pouvoir sortir son chiot après son rappel de vaccination, voici le point de vue de l’Institut Paul Ehrlich (Langen, Allemagne) que nous remercions pour l'accord de reproduction de la réponse dans "Le roman du Landseer".

"Pour l’autorisation de mise sur le marché d’un vaccin, de nombreuses études sont menées, notamment pour déterminer le début d’une immunité pour chaque valence contenue dans le vaccin concerné. Ces résultats figurent dans la notice explicative jointe au vaccin qui va permettre au vétérinaire de pouvoir disposer de tous les éléments relatifs à ce vaccin.

Pour activer une immunité durable, les données sont individuelles et dépendent de nombreux facteurs : âge de l’animal, facteurs génétiques, état de santé,  persistance des anticorps maternels, stress, conditions de vie, risque d’infection immédiat, etc. Il n’est donc pas possible de généraliser pour  dire quand l’immunité est acquise après la vaccination.

Le vétérinaire devra donc avoir une entrevue avec le propriétaire de l’animal avant la vaccination afin de minimiser les risques potentiels pour le chiot en prenant en considération tous les facteurs mentionnés ci-dessus." 

Source:   Paul-Ehrlich-Institut
                 Federal Institute for Vaccines and Biomedicines
                 Paul-Ehrlich-Str. 51-59
                 63225 Langen
                 Germany

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2. Dysplasie coxo-fémorale

La dysplasie coxo-fémorale est une anomalie du développement (dysplasie) de l’articulation de la hanche (coxo-fémorale). Nous ne connaissons pas tout sur le sujet et beaucoup de questions sont encore à l’heure actuelle sans réponse.

Le Landseer est une race prédisposée du fait de sa grande taille. Il n’existe par contre aucune prédisposition liée au sexe, mâles et femelles pouvant être touchés de la même façon. Le chien naît avec des hanches normales, et ce n’est que pendant la période de croissance que peuvent apparaître des changements pathologiques qui aboutiront à une dégénérescence articulaire de la hanche.

Génétique

La dysplasie coxo-fémorale est une maladie polygénique, c’est à dire que plusieurs gènes sont en cause, ce qui rend très difficile le travail de recherche de dépistage de la maladie par test ADN.

Le bagage génétique du chiot va prédéterminer la configuration de son bassin. L’expression de ses gènes, son phénotype, va être influencé par des facteurs non génétiques, dits facteurs environnementaux, qui vont contribuer, ou non, à l’apparition de la maladie et à son développement.

Le phénotype, c'est-à-dire l’apparence radiologique de la hanche d’un chien, ne représente pas obligatoirement son bagage génétique. Ainsi, un chien de génotype B peut très bien évoluer vers un phénotype C ou D par l’action de « mauvais » facteurs environnementaux. Il faut aussi noter qu’il est très important de ne faire reproduire que des sujets de phénotypes normaux, d’où l’importance d’une gestion rigoureuse des reproducteurs dans les races à risque.

Facteurs environnementaux

Tous ces facteurs vont pouvoir influencer le développement d’une hanche génétiquement prédisposée.

Alimentation 

L’excès calorique dans les six premiers mois de la vie du chien augmente la sévérité de la maladie. La façon dont le chiot est nourri joue également un rôle important. Une alimentation à volonté favorise la croissance et le gain rapide de poids, le tout étant favorable au développement de la dysplasie.

L’excès de calcium dans le régime alimentaire diminue l’activité ostéoclastique, retardant ainsi l’ossification endochondrale et le remodelage osseux. Ce qui signifie de façon simplifiée qu’un excès de calcium va entraîner un retard dans la soudure des cartilages de conjugaison, donc une hanche « moins stable » que la normale. L’excès de vitamine D a un effet indirect, mais identique, puisqu’il augmente l’absorption intestinale du calcium.

Exercices

Tout excès d’exercice peut influencer le développement de la dysplasie d’une hanche prédisposée. L’articulation subit un excès de stress sur cette articulation anormalement lâche (laxité) qui pourra provoquer des lésions du cartilage articulaire. Par contre, une activité physique bien conduite pourra avoir un effet bénéfique en diminuant la quantité d’énergie produite par une suralimentation. De plus, elle entraîne un développement musculaire nécessaire à la stabilité articulaire.

Signes cliniques 

On distinguera les signes cliniques du chien en croissance et ceux du chien adulte. Ces signes peuvent être variables d’un sujet à un autre, peuvent varier dans le temps et ne reflètent pas forcément les lésions radiographiques. De plus, un chien dysplasique peut très bien ne jamais montrer le moindre symptôme.


Chien en croissance

Diminution de la tolérance à l’exercice
Réticence à marcher, sauter, courir, monter les escaliers
Boiterie d’un ou des deux postérieurs
Course par propulsion simultanée des deux postérieurs



Chien adulte

Difficulté à se lever, raideur ou boiterie à froid
Réticence à sauter et monter les escaliers
Diminution de l’activité physique
Boiterie d’un ou des deux postérieurs


Le seul moyen de diagnostic définitif de la dysplasie coxo-fémorale reste l’examen radiographique. Elle sera pratiquée par un vétérinaire qui pourra juger ainsi de l’état de la hanche et orienter son traitement. Toutefois, seul un lecteur officiel pourra lire la radio et définir un stade de dysplasie. Il en existe 5 stades obtenus par la mesure de l’angle de Norberg-Olsson:
- A = aucun signe de dysplasie,
- B = hanche imparfaite,
- C = dysplasie légère,
- D = dysplasie moyenne,
- E = dysplasie sévère.

Traitement

Le choix du traitement se fera en fonction du chien (âge, poids, santé, etc.) et de son propriétaire (finances, disponibilité, motivation, etc.). Il aura pour but d’éliminer la douleur, d’assurer au chien et à son maître une vie confortable et active. Deux sortes de traitements sont envisageables: le traitement conservateur et le traitement chirurgical.

Il appartient à chaque propriétaire de chien à risque de définir avec son vétérinaire la démarche thérapeutique à suivre.

Prévention

C’est la seule et unique façon de traiter efficacement la dysplasie coxo-fémorale. Elle ne sera efficace que par une sélection rigoureuse des reproducteurs et une maîtrise correcte des facteurs environnementaux.

Choix des reproducteurs: nous nous devons d’encourager la reproduction exclusive de reproducteurs radiographiés et dont le cliché a été lu par le lecteur officiel de race. Les mariages à favoriser sont les suivants:
- Dys A + Dys A,
- Dys A + Dys B, 
- Dys B + Dys B,
- Dys C + Dys A exclusivement.

Avec le temps, la sélection devra se resserrer et le mariage idéal Dys + Dys A devrait être l’objectif de tout éleveur. Il convient également d’examiner l’ascendance et de privilégier les lignées exemptes de dysplasie. De même, il est intéressant de ne faire reproduire que des sujets reconnus pour produire des chiots exempts de dysplasie et provenant de portées exemptes de dysplasie (suivi des frères et sœurs). C’est un travail de longue haleine, mais la gravité de la maladie vaut la peine que l’on y travaille.


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3. Dysplasie des coudes 

La dysplasie du coude est un terme général qui regroupe plusieurs affections. Elle peut toucher toutes les races de chiens, mais les sujets des grandes races y sont plus prédisposés que les autres. Le Landseer est donc un sujet à risque qu’il faudra surveiller.

La dysplasie est un trouble du développement ou de la croissance d’un organe, un tissu ou un appareil. Celle du coude  concerne quatre affections qui entraînent une altération de la surface articulaire ou de la congruence articulaire entre les 3 os constituant l’articulation du coude: l’humérus, le radius et l’ulna (cubitus chez l’homme). Chez un même chien, on peut avoir une seule affection ou plusieurs associées à divers degrés.

 
Les 4 affections de la dysplasie du coude

- Ostéochondrite disséquante (OCD): un fragment cartilagineux se détache partiellement ou complètement de la surface articulaire du condyle huméral médial. Cela va entraîner une inflammation articulaire et une douleur.
- Fragmentation du processus coronoïde médial (FPC): un petit fragment osseux se détache de la face interne de l’ulna. Cela va entraîner une irritation de la surface articulaire et une érosion du cartilage de l’humérus adjacent.
- Non-union du processus anconé (NUPA): un fragment osseux situé à l’arrière du coude ne s’est pas fusionné avec l’ulna pendant la croissance. Cette fusion se produit en général vers l’âge de 16 semaines.
- Incongruence articulaire du coude (IA): la conformation de l’articulation n’est pas parfaite et le cartilage va s’user rapidement. Comme dans la dysplasie coxo-fémorale, les surfaces articulaires ne s’emboitent pas correctement, ce qui provoquera de l’arthrose.

Symptômes

Une boiterie d’un ou des deux membres apparaît généralement vers 5 à 8 mois. Tous les chiens atteints ne boitent pas forcément de façon précoce. Ils commencent à être gênés au bout de plusieurs années quand l’arthrose est bien installée dans l’articulation. Cette évolution arthrosique est quasi systématique. A l’arrêt, les chiens atteints placent l’extrémité de leur membre en rotation externe. Les mouvements du coude sont douloureux, mais certains chiens peu sensibles n’extériorisent pas cette douleur.

Hérédité

La transmission de la dysplasie du coude est similaire à celle de la dysplasie coxo-fémorale. Elle se fait selon le mode polygénétique, ce qui rend très difficile un dépistage par test ADN. Comme pour les hanches, les facteurs environnementaux sont très importants: suralimentation, complémentation minérale inappropriée, excès de poids, excès d’exercice pendant la croissance favoriseront l’apparition de la maladie chez les sujets à risque.

Suivant plusieurs travaux de recherche, il ressortirait que:
- l’héritabilité serait comprise entre 30 et 40 %,
- les mâles seraient beaucoup plus touchés que les femelles,
- la fréquence de la dysplasie du coude serait de 31 % chez les chiots issus de parents indemnes, 48 % chez les chiots dont un seul parent est indemne et 56 % chez les chiots dont les deux parents sont atteints.

Il est à noter que la FPC est la plus fréquente et que l’affection est le plus souvent bilatérale.

Diagnostic

Les chiens atteints ne boitant pas forcément, le dépistage est donc difficile. Mais chez les chiens prédisposés, il sera important de pratiquer une radiographie des deux coudes entre 12 et 18 mois. Les clichés seront pris sous 3 incidences: médio-latérale (flexion maximale), médio-latérale (coude en extension) et cranio-médiale-caudo-latérale-oblique (en sphinx coude sur la table avec rotation interne de l’avant-bras). Ces 3 positions permettront un diagnostic précis. Le chien sera alors classé suivant une grille à 5 niveaux: coude normal = absence de dysplasie, stade limite, dysplasie de stade I, II, III. Le classement tiendra compte de la présence d’une des 4 affections et/ou de l’importance des signes d’arthrose.

Traitement, prophylaxie

Le traitement est en général chirurgical et permet l’amélioration des symptômes. Il est de l’appréciation du vétérinaire en fonction du degré de la dysplasie. Il est important de comprendre que le meilleur traitement est la prophylaxie:
- faire radiographier les futurs reproducteurs,
- ne pas marier deux sujets atteints à un niveau important,
- surveiller la croissance des chiots en veillant à une alimentation raisonnée, à ne donner aucun complément minéral, à surveiller l’état d’embonpoint, et ne pas pratiquer d’exercices de façon irraisonnée et les adapter à l’âge du chien.

Il est à noter que l’absence de politique de dépistage obligatoire risque d’être préjudiciable à la France par rapport aux mesures prises par d’autres pays européens.


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4. Sténose aortique

Anatomie et physiologie

Avant de parler du cœur « malade », il est nécessaire de se recentrer sur le cœur normal. Le cœur est un muscle creux qui, grâce à ses contractions régulières, envoie le sang dans tout l’organisme. Il assure la circulation sanguine et est est divisé en deux parties: 
- le cœur droit reçoit le sang pauvre en oxygène provenant des différentes parties du corps. Ce sang arrive par les veines caves dans l’atrium droit. Il passe dans le ventricule droit par la valve tricuspide. Ce ventricule, en se contractant, envoie le sang vers les poumons où il va se charger en oxygène, par l’artère pulmonaire, en passant par la valve pulmonaire. 
- le cœur gauche assure la circulation du sang riche en oxygène. Ce sang arrive des poumons par les veines pulmonaires et entre dans l’atrium gauche. Il passe dans le ventricule gauche par la valve mitrale. Le ventricule gauche se contracte et expulse le sang dans l’aorte en passant par la valve aortique. 

Pour fonctionner, le cœur a besoin d’électricité. Elle est produite par le nœud sinusal qui se trouve dans l’atrium droit. Ce nœud envoie des ondes qui déclenchent le travail du cœur. Chez le chien, cela se produit entre 70 et 140 fois par minute. On peut lire cette activité électrique sur un électrocardiogramme.

Sténose aortique

La sténose correspond à l’obstruction partielle du passage du sang du ventricule gauche vers l’aorte. C’est une affection congénitale très fréquente dans l’espèce canine, notamment dans les grandes races. Nos Landseer sont donc concernés par cette maladie. On notera que chez le Terre Neuve, chien proche du Landseer, cette affection est héréditaire.

Que se passe-t-il ?

L’obstacle empêchant le passage normal du sang vers l’aorte peut se situer à différents niveaux de la valve aortique:
- sous la valve - on parle de sténose sous-valvulaire ou sténose sous-aortique. C’est le cas le plus fréquent. Il est dû à un tissu fibreux et/ou musculaire qui obstrue le passage.
- dans la valve - les sigmoïdes de la valve présentent des anomalies entraînant un défaut d’ouverture au moment de l’évacuation du sang vers l’aorte. On parle de sténose valvulaire.
- au-dessus de la valve, dans l’aorte - c’est le cas le plus rare. On parle alors de sténose supra-valvulaire.

Plusieurs obstacles peuvent être présents chez le même chien. Le ou les obstacles présents au niveau de la valve aortique vont avoir pour conséquence un travail plus important du ventricule. Celui-ci va devoir fournir un effort supplémentaire pour expulser le sang vers l’aorte. Pour pouvoir effectuer son travail, le ventricule surchargé, va s’hypertrophier. Le nœud sinusal ne fournit plus assez d’  «électricité» pour des systoles efficaces. Des « piles supplémentaires » vont se créer dans le muscle du ventricule. Elles vont augmenter le rythme cardiaque pour que le ventricule puisse se vider. Cette augmentation provoque ce que l’on nomme des extrasystoles ventriculaires, systoles supplémentaires nécessaires à la vidange du ventricule mais anormales. La fréquence cardiaque peut s’élever de façon très importante et provoquer la mort brutale du chien. 

Mais ce n’est pas tout ... Pour noircir le tableau, la pression du ventricule peut provoquer une dilatation de l’atrium gauche avec augmentation de pression dans les veines pulmonaires. Arrivée à un certain niveau, cette pression entraîne une sortie de liquide des veines vers le poumon: c’est l’œdème pulmonaire. Les poumons envahis de liquide vont provoquer toux, essoufflement, et difficultés respiratoires chez le chien. Pensez à une noyade et vous comprendrez le danger.  

Comment savoir si mon Landseer est atteint ?

Le Landseer étant une race prédisposée à la sténose, il est donc conseillé de faire examiner son chien dès son plus jeune âge. Il faut savoir en effet que la sténose se développe après la naissance. Elle apparaît vers l’âge de 3 à 8 semaines et se développe pendant la croissance.

Auscultation: le bruit produit par le souffle de la sténose a lieu au moment où le sang passe l’obstacle au niveau de la valve. C’est donc un bruit anormal que le vétérinaire détectera facilement. Attention: tout souffle n’est pas forcément signe de sténose. A deux mois, un chiot peut présenter un souffle bénin, dit juvénile, qui disparaîtra ensuite. Ce souffle d’intensité 1 à 2 sur une échelle allant jusqu’à 6 peut être considéré comme une alerte. Il faudra donc surveiller son évolution, et s’il y a persistance, d’autres examens devront être entrepris.

Radiographie: cet examen peut être intéressant pour visualiser la taille et la forme du cœur, rechercher des dilatations vasculaires, etc.

Electrocardiogramme: nous l’avons vu, cet examen permet de mettre en évidence les extrasystoles ventriculaires dues à la sténose.

Echographie: elle va permettre de visualiser l’activité cardiaque ainsi que l’état du cœur (épaisseur des parois, volume des atriums et ventricules, etc.).

Doppler*: c’est l’examen à privilégier. Avec les progrès réalisés dans ce domaine, votre vétérinaire pourra déceler les anomalies éventuelles. Quatre critères sont pris en compte:
- visualisation de l’obstacle présent au niveau de la valve,
- en mode Doppler couleur, visualisation du flux sanguin permettant de mettre en évidence la déviation du flux sanguin au niveau de l’obstacle,
- en mode Doppler couleur ou Doppler pulsé, confirmation de la turbulence** au niveau de l’obstacle,
- en mode Doppler continu, mesure de la vitesse du sang qui est augmentée en cas de sténose.
Le Doppler va aussi permettre de mesurer la pression subie par le ventricule à cause de la présence de l’obstacle.

Existe-t-il un traitement ?

Si votre chien est atteint d’une sténose modérée, aucun traitement ne sera en général prescrit. En cas d’atteintes plus importantes et en fonction des symptômes, votre vétérinaire pourra prescrire un traitement dit hygiénique: limiter les efforts et le stress, nourrir avec un régime hyposodé. Il pourra instaurer un traitement médical de l’insuffisance cardiaque.

Pour la sténose valvulaire, il est possible de mettre en place un ballonnet qui va réduire la taille de l’obstacle. Cette pratique est inefficace pour les autres formes de sténose, notamment la sténose sous aortique, car l’obstacle fibro-musculaire est trop dur pour être réduit avec un simple ballonnet. Dans ce cas, seule la chirurgie à cœur ouvert peut être pratiquée.

Peut-on prévenir ?

Beaucoup de chiens atteints vivent de façon normale, mais ceux qui développent la maladie de façon plus sévère peuvent mourir brutalement. Du fait qu’il s’agit d’une maladie héréditaire, le seul moyen de limiter « la casse » est de retirer tous les chiens atteints de la reproduction. Une auscultation suivie d’un Doppler si besoin pourra déceler la sténose et permettre le retrait de la reproduction du chien concerné. Celui-ci pourra néanmoins être un formidable compagnon au sein d’une famille aimante.

   
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* il s’agit d’un échographe classique couplé à une sonde Doppler; il existe 2 modes de Doppler:
- le Doppler continu où la sonde émet des ultrasons en permanence et l’analyse est continuelle; son inconvénient est une moins bonne localisation du flux analysé.
- le Doppler pulsé où la sonde fonctionne alternativement, le flux étant ainsi mieux repéré; son inconvénient est de ne pas pouvoir mesurer les flux très rapides.
Les Doppler actuels permettent un codage couleur des flux sanguins, et donc une visualisation directe du flux.
** en physique, la turbulence signifie l'agitation désordonnée d’un fluide. Dans la sténose, le sang, gêné par l’obstacle, va s’agiter pour arriver à passer la valve. On peut aussi utiliser l’image d’un cours d’eau qui s’écoule tranquillement et qui va rencontrer des rochers gênant cet écoulement calme. Au niveau des obstacles constitués par les rochers, l’eau devient « bouillonnante » pour retrouver son calme, une fois l’obstacle passé.

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5. Ectropion et entropion

Rôle des paupières

Les paupières assurent un rôle de protection du globe oculaire. Elles jouent également, et en association avec les glandes lacrymales, un rôle d’humidification de la cornée.

Pathologie

L’ectropion est l’éversion de la paupière, c’est-à-dire que le bord de celle-ci s’écarte vers l’extérieur, laissant apparaître  la conjonctive. L’entropion est l’enroulement de la paupière vers l’intérieur, c’est-à-dire vers le globe oculaire.

Origines

L’ectropion peut être congénital, c'est-à-dire que le chiot naît avec ce défaut. On le rencontre assez souvent chez le Landseer. Il peut être aussi acquis, dû à un traumatisme, une hypotonicité musculaire. Il peut survenir chez les chiens âgés.

L’entropion peut également être congénital, mais aussi traumatique ou inflammatoire.

Symptômes

L’ectropion n’est pas douloureux en soi, mais le fait d’exposer la conjonctive à l’air va provoquer son inflammation et sa congestion. La congestion peut provoquer un écoulement séreux qui peut se surinfecter.

L’entropion est plus sérieux. Il y a en effet une irritation de la cornée et de la conjonctive qui provoque aussi un écoulement pouvant être purulent. Une contraction involontaire de la paupière (blépharospasme) s’installe et le chien se gratte. Notons que le blépharospasme engendre l’entropion qui engendre le blépharospasme, etc.: c’est un cercle vicieux. Si un traitement n’est pas rapidement instauré, on va assister à une érosion de la cornée.

Traitement

Pour ces deux affections, seule la chirurgie peut constituer la solution. En attendant, il convient de nettoyer les paupières régulièrement avec une solution antiseptique faible, voire d’instaurer un traitement antibiotique local (mais ceci est du ressort du vétérinaire).

Note: certains chiots atteints d’ectropion le verront disparaître, ou tout au moins fortement régresser pendant la croissance du fait de l’élargissement de leur tête. Mais, si cela n’était pas le cas et en cas d’ectropion sévère, il conviendrait de faire opérer le chien. Le mieux est alors de consulter votre vétérinaire.


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6. Dilatation de l'estomac

Que se passe-t-il ?

L’estomac du chien se met à gonfler à cause d’un trop plein de gaz: une pression très forte s’installe et comprime les ouvertures d’entrée et de sortie de l’estomac empêchant les gaz de s’échapper le long du transit intestinal ou d’être renvoyés vers le haut dans l’œsophage.

Dans la plupart des cas de dilatation, l’estomac se tord également de sorte que les ouvertures sont comprimées rendant impossible l’évacuation du gaz: c’est la torsion, communément appelée retournement d’estomac. Le chien qui se retrouve dans cette situation se sent d’abord mal : l’estomac enflé peut atteindre la taille d’un ballon de basket !

L’estomac gonflé fait pression sur le diaphragme et comprime la poitrine empêchant le chien de respirer profondément. Pire encore, l’estomac fait pression sur les vaisseaux sanguins dans l’abdomen alors qu’ils ramènent vers le cœur le sang de l’arrière-main et des organes abdominaux. Soudain, le cœur ne peut plus faire circuler le sang convenablement et le chien entre rapidement en état de choc.

De plus, quand l’estomac se tord, il emporte avec lui la rate et, bien souvent, les vaisseaux sanguins qui irriguent cet organe se tordent. Résultat: la rate gonfle également jusqu’à prendre plusieurs fois sa taille normale, ce qui a pour effet d’accroître la pression dans l’abdomen, rendant la situation encore plus difficile.

Quelles en sont les causes?

La question reste sans réponse: s’il existe beaucoup de théories, aucune n’est la seule cause réelle. Aujourd’hui, la plupart des chercheurs pensent que la dilatation a lieu suite à la réunion de facteurs multiples: les facteurs à risques.

Facteurs à risques échappant à notre contrôle

- Taille de la race: plus la taille de la race (et non la taille de l’individu lui-même) est grande, plus le risque est important.
- Age: pour les races géantes comme le Landseer, la probabilité d’une dilatation augmente chaque année après 3 ans d’âge.
- Antécédents familiaux: si un membre au 1er degré d'un chien a souffert d’un retournement d’estomac, alors les chances pour ce chien d’en faire un sont plus grandes.
- Caractère: plus un chien est heureux (d’après les dires de son maître), moins il est sujet à une dilatation; les chiens craintifs, nerveux ou agressifs, sont plus à risques.
- Chiens roteurs et péteurs.
- Heure de la journée
: 60 % des retournements d’estomac ont lieu entre 6 h du soir et minuit. Pourquoi ? Simplement parce que la plupart des gens rentrent le soir du travail et nourrissent à ce moment-là leur bête du seul repas de la journée.

Risques sur lesquels nous pouvons agir

- Vitesse d’ingestion du repas: plus un chien mange vite, plus il risque de gonfler.
- Faire manger à hauteur: les chiens que l’on fait manger de cette façon sont plus à risque sans doute parce qu’ils mangent plus vite.
- Nombre de repas par jour: moins il y a de repas, plus grand est le risque. Un seul repas par jour fait courir au chien d’énormes risques.
Donner un repas plus copieux que d’habitude.
- Stress
: une situation angoissante, un imprévu comme, par exemple, se trouver enfermé dans un chenil quand le chien n’en a pas l’habitude ou après un long voyage en voiture peuvent conduire à une dilatation.

Que se passe-t-il lorsque la dilatation progresse ?

L’abdomen du chien gonfle à vue d’œil ; sa respiration devient courte et rapide et le choc survient. On constate une faiblesse générale, la décoloration des gencives, un pouls très bas, le refroidissement des extrémités et un temps de retour de capillarité très prolongé. Toutes ces manifestations de l’état de choc sont le reflet de la mauvaise circulation sanguine car peu de sang revient de l’abdomen. On peut mesurer le temps de retour de capillarité en appuyant avec le doigt sur la gencive du chien. Le temps qu’il faut à l’empreinte blanche laissée par votre doigt pour redevenir rose est le temps de retour de capillarité. Vous pouvez déjà vous essayer à cet exercice avec un chien en bonne santé et vous vous rendrez compte que le temps est généralement de moins de 2 secondes.

À côté de ces conséquences visibles du choc, il en existe d’autres que l’on ne voit pas et qui endommagent les organes internes. Elles sont encore dues à la mauvaise circulation du sang: les cellules de l’intestin, n’ayant pas reçu suffisamment d’oxygène, cessent de fonctionner et laissent passer des bactéries et des toxines dans le sang. De même, les cellules des reins meurent par manque d’oxygène et ne filtrent plus les déchets. Les cellules du cœur, privées d’oxygène, se dégradent et se mettent à émettre des influx séparément, causant des arythmies cardiaques. Les résidus des cellules endommagées se retrouvent dans le flux sanguin où elles peuvent provoquer des coagulations dans les petits vaisseaux (coagulation disséminée intravasculaire), ce qui nuit encore plus à la circulation sanguine.

Pour augmenter les chances de survie de votre chien

Contrairement à beaucoup d’autres problèmes de santé, le retournement d’estomac est une véritable urgence où chaque minute compte:
- Ayez les numéros de téléphone de votre vétérinaire et de la clinique vétérinaire d’urgence inscrits sur un calepin, à portée de la main; vous pourrez ainsi les prévenir de votre arrivée et ils seront prêts à intervenir.
- En dernier lieu et si cela vous dit, pourquoi ne pas demander à votre vétérinaire de vous apprendre à donner les premiers secours en cas de dilatation ? Ainsi, si votre chien se met à gonfler au beau milieu d’une tempête de neige ou si votre batterie est à plat, vous pourrez toujours gagner du temps, voire même lui sauver la vie.


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7. Cystinurie

La cystinurie se traduit par la présence de calculs de cystine dans la vessie. La cystine est un acide aminé peu soluble dans l’urine acide.  Chez un chien sain, elle est réabsorbée à 97%, alors que, par contre, chez un chien malade, elle formera des calculs  (« lithiase ») dans la vessie. Les calculs manifestent leur présence, entre autres, par des coliques néphrétiques, des infections urinaires.

Ces calculs sont dus à « un trouble du transport transmembranaire de la cystine au niveau des cellules épithéliales  du tubule contourné proximal, ce qui empêche la réabsorption de cet acide aminé »  [www.medvet.umontreal.ca]. Les cristaux de cystine sont plats et possèdent une morphologie hexagonale irrégulière.

Les chiens souffrant de cystinurie sont présentés en consultation vers l’âge de 3-5 ans. La majorité sont des mâles, ce qui ne veut pas dire que les femelles soient indemnes de la maladie. La cystinurie est en effet une maladie héréditaire, à transmission autosomique récessive.

Le meilleur moyen d’éviter ce problème en amont est le dépistage des porteurs sains par tests ADN. Chez les reproducteurs, il va permettre de retirer de la reproduction les chiens malades et de marier correctement les porteurs sains (avec un chien sain uniquement). Les chiens sains mariés ensemble donneront systématiquement des chiens sains qui n’auront pas besoin d’être testés. Pour faire tester votre Landseer, contactez le laboratoire Antagène. 


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8. Thrombopathie 

Certains Landseer souffrent d'hémorragie suite à un dérèglement des plaquettes (sanguines). Ce phénomène, dû au dysfonctionnement interne de ces plaquettes, est différent de l'hémophilie et doit être, en tant que tel, traité différemment.

Pour rappel, l'hémophilie est un problème héréditaire dans lequel le facteur VIII (hémophilie A) ou le facteur IX (hémophilie B) est en faible quantité ou absent. Ces deux facteurs permettent la coagulation du sang. Le traitement pour ce type d'hémorragie, faisant suite à la carence des facteurs VIII ou IX, nécessite l'utilisation de sang complet, de plasma, de cryoprécipité (uniquement pour le facteur VIII) ou de facteurs recombinants. Le saignement lié à l'hémophilie peut être important et rapide, et est souvent localisé dans certaines cavités du corps (poitrine, abdomen) et dans les articulations. L'hémophilie A ou B est héréditaire de type X: les mâles sont plus souvent atteints, et les femelles plus souvent porteuses, c’est à dire que les femelles atteintes sont rares.

La plupart des dysfonctionnements héréditaires des plaquettes ne sont pas liés à l'X (signifiant que tant les mâles que les femelles peuvent être atteints) et présentent en général un caractère récessif (les porteurs ne montrent pas de symptôme clinique et ne peuvent pas être détectés sans test spécifique). Le traitement pour ce type d'hémorragie nécessite en général du plasma riche en plaquettes. Le sang complet ou le plasma ne sont pas suffisants à cette fin, même si le sang complet est utile pour traiter l'anémie résultant d'une hémorragie excessive.

La maladie de Von Willebrand (MVW), quant à elle, est à l'origine d'un problème héréditaire d'hémorragie fréquent chez les chiens, qui est souvent confondu avec le dysfonctionnement des plaquettes. MVW relève également de la transmission autosomique récessive (elle n'est pas liée à l'X), et est due à l'absence ou au dysfonctionnement du facteur de Von Willebrand. Ce  dernier est une protéine qui aide les plaquettes à se fixer au collagène, et d'autres surfaces, afin d'arrêter l'hémorragie.

Les symptômes hémorragiques observés pour MVW sont identiques à ceux des dysfonctionnements des plaquettes, d'où une erreur courante de diagnostic (voir plus loin). Le traitement pour MVW est le même que pour l'hémophilie: plasma, cryoprécipité et sang complet. Si un chien atteint de dysfonctionnement intrinsèque des plaquettes est diagnostiqué comme touché par MVW, le traitement sera à la fois inapproprié et inefficace. C'est ainsi qu'il est important de distinguer entre ces deux maladies.

Les plaquettes sont des fragments cytoplasmiques, à la fois petits et mobiles, qui représentent la 1ère ligne de défense pour arrêter l'hémorragie des vaisseaux sanguins rompus. L'un des aspects essentiels de leur fonction est leur aptitude à se fixer l'une à l'autre pour boucher les fissures des vaisseaux atteints, en attendant la coagulation du sang, et la réparation du tissu. Dans le dysfonctionnement intrinsèque des plaquettes, le nombre de plaquettes est correct, c'est-à-dire que ça ne relève pas des thrombopénies, tout comme sont normales la production et la consommation de ces dernières. D'autres termes sont utilisés indifféremment pour parler du dysfonctionnement intrinsèque des plaquettes: thrombopathia, thrombocytopathia, ou thrombopathie. Les plaquettes des Landseer touchés par la thrombopathie ne possèdent pas l'aptitude à se lier les unes aux autres à cause d'une mauvaise transmission de signaux internes.

Ce problème est ainsi différent de la thrombasthénie (signifiant plaquettes faibles) de Glanzmann (TG) qui est un autre aspect du dysfonctionnement intrinsèque des plaquettes découvert chez les montagnes des Pyrénées, et les chiens de loutre. Dans le cas de TG, il manque dans les plaquettes une importante (et complexe) protéine en surface nécessaire pour lier les plaquettes entre elles grâce à la fixation du fibrinogène (phénomène appelé "aggrégation de plaquettes"). Cette protéine est présente chez les Landseer; en revanche, on note chez ces derniers touchés par la thrombopathie l'absence d'une autre protéine nécessaire pour signaler aux récepteurs de fixer le fibrinogène au bon moment. Ces signaux étant manquants, l'aggrégation de plaquettes ne peut se faire en réponse aux agents d'activation.

Les chiens atteints de TG ou de thrombopathie risquent énormément l'hémorragie spontanée, ou l'hémorragie excessive suite à une blessure, ou une intervention chirurgicale. Ces chiens souffrent d'hémorragie spontanée de type muconasal (au niveau des gencives, en particulier lors de la pousse des dents, au niveau gastro-intestinal, au niveau de l'appareil urinaire, au niveau du nez), ou pétéchial/ecchymotique (bleus de petites dimensions ou de taille moyenne). Les lésions au niveau de la peau de l'abdomen sont en général plus faciles à observer,  car les poils sont moins denses dans cette région du corps. Les hémorragies gastro-intestinales peuvent être observables ou non. Si l'hémorragie est importante, les selles deviennent noires. Les saignements gastro-intestinaux peuvent être lents et insidieux (microscopiques et non visibles), engendrant une carence en fer (anémie). Un point intéressant de la thrombopathie chez les Landseer est que le gène en mutation est le même que celui qui cause la thrombopathie chez les Basset Hound et les Eskimo Spitz.

Les travaux de recherche du Dr. Mary K. Boudreaux (Professeur de pathologie clinique dans le Département de Patho-Biologie à l’Université d'Auburn, Alabama, Etats-Unis) portaient initialement sur la thrombopathie chez les Basset Hound pour lesquels elle a pu identifier un gène en mutation à l'origine du problème. Ayant pu accéder à des échantilllons sanguins de Landseer en provenance des Pays-Bas, M.K. Boudreaux a testé avec succès sur ces échantillons ce gène qui encode une protéine indispensable au fonctionnement des plaquettes: son absence, ou son dysfonctionnement, est source d'hémorragie.

Cette découverte devrait permettre aux éleveurs de Landseer de tester leurs reproducteurs. Des tests bien réalisés, ainsi que de bonnes pratiques d'élevage, devraient les aider à éliminer ces problèmes de mutation pour les portées à venir.

Le test d'ADN de dépistage de la thrombopathie est disponible; les personnes intéressées peuvent se procurer les instructions pour effectuer ce test à l'adresse suivante:

© 2010 C. Lac  Tous droits réservés  (source: correspondance avec M.K. Boudreaux)

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9. Otites 

Les otites sont des inflammations aigües ou chroniques des conduits auditifs. Votre Landseer y est prédisposé car ses oreilles sont tombantes (on notera que certains vétérinaires ne sont pas d'avis que ce point constitue un facteur de risques). Le conduit auditif étant insuffisamment aéré, les germes peuvent s'y développer aisément.

Symptômes et traitement

Lorsque les otites surviennent, elles font souffrir votre compagnon. Vous ne pouvez pas toucher ses oreilles. Il se plaint et essaie de les gratter tout en gémissant. Dans les cas avancés, il peut même secouer sa tête, comme pour expulser quelque chose.

A la longue, les vaisseaux sanguins du pavillon auriculaire peuvent éclater. Vous observerez dans ce cas une bosse à l’intérieur. Cela arrive en particulier chez les chiens à longues oreilles, donc chez nos nounours. La seule solution est de percer cet hématome, tout en désinfectant soigneusement et, surtout, d'appliquer un pansement compressif pendant 5 à 7 jours.

Au départ du conduit, la peau est rouge. Le cérumen est alors épais et abondant. Il devient purulent avec le développement des bactéries, et vous pouvez parfois entendre un bruit de clapotis au fond du conduit lorsque vous arrivez à masser l’oreille. La douleur est souvent intense à ce stade et votre compagnon se défend de tout contact.

Dans le cas spécifique des otites parasitaires des jeunes chiens, issus en particulier des pensions ou élevages, le cérumen est brunâtre et très pulvérulent. Les démangeaisons sont violentes, mais la douleur est assez faible. Les démangeaisons occasionnent des plaies sur la tempe et sur le pavillon de l’oreille.

Les traitements de ces otites parasitaires doivent durer au moins 4 semaines afin de laisser tous les œufs éclore et éliminer ainsi tous les parasites. Ces derniers survivent également sur les lombes et la base de la queue. Il convient de traiter généralement votre Landseer avec un antiparasitaire classique.

Dans les cas récidivants ou très douloureux, un examen approfondi effectué par votre vétérinaire traitant permettra de diagnostiquer un ulcère, un corps étranger (épillet, ...), une tique, voire une tumeur. Il peut aussi s’agir de l’effet du froid et du vent sur l’oreille chez un chien dont vous aurez laissé passer la tête par la fenêtre de la voiture lors d’un long trajet. L’otite est alors souvent d’un seul côté.

Avec quelques examens complémentaires, votre vétérinaire sera en mesure d’identifier les agents responsables (champignons, parasites, bactéries) et de prescrire le médicament approprié. Les corticoïdes s’imposent lorsqu’une allergie est suspectée. Dans ces cas, les deux oreilles sont touchées.

Le vétérinaire pourra aussi examiner l’état du tympan pour voir si ce dernier est atteint, voire perforé. Dans un tel cas, l’affection risque de gagner la partie moyenne de l’oreille qui contrôle l’équilibre. L’animal a du mal à repérer la position de sa tête dans l’espace: vous le voyez se déplacer tête penchée et, dans les cas graves, marcher en cercle et tomber du côté affecté. Votre praticien saura quelle attitude adopter: chirurgie, par exemple, si le traitement antibiotique ne fait pas disparaître les symptômes.

Prévention 

Les lavages d’oreille doivent être réguliers sans trop humidifier le conduit. Ils ne doivent pas être trop fréquents et doivent être faits en massant délicatement le conduit vers le haut. Il est sage d’épiler l’entrée des conduits auditifs et de sécher les oreilles après le bain. N'introduisez jamais de coton tige à l’intérieur des oreilles, car vous risquez de tasser le cérumen vers le fond et de créer ainsi un amas. Vous pouvez aussi endommager le tympan.

Certains déposent hebdomadairement une goutte de nettoyant auriculaire dans les oreilles de leur compagnon à titre préventif. Les otites sont en général faciles à éviter et à traiter dès lors que vous profiterez des câlins pour inspecter les oreilles. 

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10. Arthrose 

De l’inconvénient de vieillir

Un beau matin, votre vieux Landseer a du mal à se mouvoir, boitille, refuse de grimper les escaliers: il faut redouter la crise d’arthrose.

L’arthrose est une dégénérescence progressive des cartilages, associée à la formation d’excroissances osseuses (appelées chez l’homme, becs de perroquets) autour de l’articulation. Les 2 phénomènes associés peuvent aboutir au blocage du mouvement articulaire: on parle alors d’ankylose. Cette affection invalidante est très fréquente chez le chien.

Causes

L’arthrose est le résultat de toute souffrance de l’articulation. Cette maladie est donc surtout liée à l’âge: le cartilage perd petit à petit ses capacités de régénération et absorbe moins les chocs. De nombreux endroits sont touchés. 19% des cas d’arthrose touchent les chiens de plus de 13 ans (35% entre 11 et 13 ans, 27% entre 8 et 10 ans).

Des agressions répétées d’une articulation malformée, instable ou traumatisée par des efforts exagérés, une fracture mal remise, une luxation, peuvent conduire à une arthrose localisée. Cette maladie dégénérative est enfin une complication majeure et fréquente de l’obésité.

Les cas d’arthrose concernent pour moitié les chiens de grande taille, pour un quart les individus de taille moyenne, le dernier quart restant s'adressant à nos petits amis à 4 pattes. Nos Landseer y sont donc prédisposés.

Symptômes 

C’est essentiellement la douleur à froid: au réveil, au levé. L’animal est raide et refuse certains mouvements. La boiterie devient persistante. Cette douleur est exacerbée par le froid ou par un exercice soutenu.

Le vieux chien peut devenir agressif lorsque quelqu’un le manipule sans précaution. C’est la douleur qui déclenche la réaction, et même parfois, seulement l’appréhension lorsque des enfants turbulents s'approchent, par exemple.

Le chien subit des crises inflammatoires importantes. Il peut en perdre l’appétit et ne plus aboyer à ce moment-là. Peu à peu, l’articulation et l’os se remanient de façon à bloquer le mouvement et empêcher toute douleur. Dans certains stades très avancés, les 2 os se soudent entre eux. A la radio, votre vétérinaire vous montrera la diminution de l’espace entre les 2 os, les déformations osseuses, les calcifications dans l’articulation même ou au niveau de l’insertion des ligaments.

Dans certains cas localisés au niveau des vertèbres lombaires, les déformations osseuses peuvent aboutir à compresser la moelle épinière et paralyser plus ou moins votre malheureux compagnon.

Traitement 

Avant l’apparition des crises, les antalgiques et le repos sont requis pour améliorer la vie de votre Landseer. Lorsque les épisodes aigus se produisent, des anti-inflammatoires soigneusement choisis par votre vétérinaire s’avèrent indispensables: ne vous lancez jamais dans de l’automédication hasardeuse !

Lorsque la crise est passée, des programmes d’exercices modérés peuvent éviter les risques d’ankylose. Si votre ami est en surpoids, c’est l’occasion rêvée de se motiver pour lui faire faire de l’exercice et un régime alimentaire. De très nombreux compléments nutritionnels sont commercialisés. Ils contiennent de la chondroïtine et/ou de la glucosamine qui stimulent la croissance des cellules du cartilage, augmentent la production du liquide lubrificateur de l’articulation, et empêchent sa destruction par certaines enzymes de l’organisme. Le cartilage se restaure donc peu à peu à partir de ces briques de construction administrées par voie orale.

L’extrait d’harpagophytum (ou griffe du diable) a des effets anti-inflammatoires. Les fameux acides gras de la série Oméga 3 (contenus dans les huiles de poisson ou de lin) ont aussi un effet bénéfique. La physiothérapie consiste à mobiliser ou masser délicatement les articulations (hors périodes de crises), tout comme la nage: ces approches sont néanmoins  peu développées en France.

Prévention 

L’arthrose est une dégénérescence inévitable mais qu’on peut ralentir en surveillant les signes. Chez les chiots de grande race (avec des risques de dysplasie de la hanche), certains pensent que l’administration préventive de chondroïtine/glucosamine peut se révéler intéressante pour limiter la souffrance articulaire, et donc retarder l’apparition de l’arthrose.

La bonne prévention consiste aussi à éviter de soumettre de tels chiots à de longs exercices d’endurance, tant que la croissance n’est pas terminée. Elle consiste aussi à maîtriser l’évolution du poids au cours de la vie par un rationnement précis et des écarts limités.

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11. Epilepsie

Connue depuis le 19ème siècle, l’épilepsie est une maladie relativement répandue chez nos amis canins. Il y a  des races prédisposées et nos Landseer en font malheureusement partie. De nombreux cas sont recensés et tout propriétaire se doit de connaître cette pathologie.

L’épilepsie, c’est quoi ? Il s’agit d’une décharge électrique anormale, soudaine, excessive et transitoire dans le système nerveux central. Elle se traduit par différents symptômes caractérisés par des crises violentes avec convulsions, accompagnées de perte de conscience et de troubles sensoriels.

Nous ne traiterons dans cet article que de l’épilepsie primaire (idiopathique), c'est à dire que le chien ne présente aucune anomalie neurologique entre les crises. Notons qu’il existe une épilepsie secondaire, dite symptomatique (les crises sont dues à des lésions dans l’encéphale telles que des séquelles de traumatisme, une malformation, une tumeur, un accident vasculaire, une intoxication, etc.) et l’épilepsie réactionnelle (crises dues à des troubles métaboliques).


Bien que cela ne concerne pas l’épilepsie primaire, mais que ça entraîne également des convulsions, nous vous rappelons qu’il convient d’être particulièrement vigilant sur les risques d’intoxication dus à des produits toxiques (insecticides, antigel, anti-limaces, plomb, chocolat, …), responsables des principales causes d’intoxication. Veillez à tenir ces produits hors de portée de votre Landseer: cette liste de produits n’est, bien sûr, pas exhaustive.


Aspects épidémiologiques

Aucune race ne peut prétendre être parfaitement indemne d’épilepsie. Cependant, une prédisposition raciale  a été mise en évidence, à partir de l’incidence élevée de la maladie chez certaines lignées. Les modes de transmission génétiques diffèrent selon les races touchées. Ce mode de transmission peut être :
  •         polygénique, mais le plus souvent dû à un seul gène défectueux,
  •         hétérogène, c'est à dire que plusieurs gènes défectueux déclenchent la maladie.
La présence en nombre égal de mâles et de femelles atteints exclut l’intervention d’un gène présent sur un chromosome sexuel. Par ailleurs, il a été démontré que des facteurs endogènes et exogènes (stress, fièvre, œstrus, émotion, nervosité, orage, feux d’artifice, ...) ont un rôle important dans le développement de l’épilepsie et que chaque individu hérite d’une certaine prédisposition à l’épilepsie avec un seuil donné, qui sera atteint en fonction des facteurs exogènes rencontrés. Certains facteurs comme l’environnement, les habitudes alimentaires, la saison, l’heure, le temps ne semblent cependant pas influencer significativement l’apparition d’épilepsie chez un individu.

Les œstrogènes, quant à eux, induisent une augmentation de la fréquence des crises. Cela a un impact chez les femelles non stérilisées, mais aussi chez les femelles stérilisées traitées pour incontinence urinaire par des œstrogènes. Sur 14% des chiens présentant des convulsions,  80% sembleraient être épileptiques.


A noter que les chiens de grandes races semblent plus touchés par l’épilepsie que les chiens de petites races.


La présence de chiens épileptiques dans différentes portées issues d’un même mâle, lui-même épileptique, prouve l’existence d’un support génétique. Chez la plupart des chiens atteints d’épilepsie, les premières crises apparaissent entre 6 mois et 5 ans (la majorité se déclarant entre 1 an et 3 ans). Cependant, lorsque les deux parents appartiennent à des lignées génétiques dans laquelle l’épilepsie est présente, la première crise peut survenir quelques semaines après la naissance.

Signes cliniques

Les signes cliniques sont multiples et impressionnants: perte de connaissance, chute, pédalage, salivation, miction et défécation. Les plus fréquents sont la perte de connaissance et les convulsions. Celles-ci apparaissent sous forme de crises inopinées et irrégulières et sont liées, à des degrés variables, à des mouvements involontaires et désordonnés (tremblements, pédalage), des émissions de selles ou d’urine et une altération ou une perte totale de la conscience.


On distingue deux types de crises.
  •  Crises généralisées, appelées aussi grand mal: elles sont caractérisées par une perte de conscience et des secousses musculaires répétées ou par des absences. On peut rencontrer des crises isolées (au maximum une par 24h), des clusters (2 crises ou plus sur 24h) et le 'status épilepticus' qui est une urgence médicale (les crises se suivent sur 30 mn ou plus, sans retour à l’état normal pendant cette période).
  •  Crises partielles, simples ou complexes: le fonctionnement cérébral anormal se limite alors à une partie du cerveau et les manifestations cliniques sont variables selon la région concernée - leur durée est brève, souvent inférieure à deux minutes.
NB: il y a aussi les crises partielles secondairement généralisées: lors de la crise, il y a progression de la crise partielle vers la crise généralisée.

Il existe quatre stades lors des crises :
  • Prodome: c’est le stade qui  précède la crise à proprement parler de plusieurs heures, voire plusieurs jours. Il est caractérisé par un changement de comportement qui est rarement mis en évidence chez les animaux de compagnie.
  • Phase d’aura ou pré-ictale précédant la crise de quelques minutes à quelques secondes: le Landseer peut présenter de la fatigue, une diminution d’attention ou peut s’isoler au cours de cette phase. Des tremblements ou du ptyalisme (sécrétion surabondante de salive) peuvent également être observés; cependant, cette phase passe souvent inaperçue.
  • Crise ou ictus: elle dure généralement de quelques secondes à quelques minutes, même si le propriétaire a tendance à surévaluer la durée des crises. De nombreuses crises se déroulent pendant le sommeil de l’animal.
  •  Phase post-ictale caractérisée par de la fatigue, de la léthargie, de la désorientation ou, plus rarement, de l’agressivité: une perte de vision ou de la démence peut parfois être observée après une crise très sévère. Cette phase peut durer de quelques minutes à plusieurs jours.

Diagnostic

Il faut être sûr qu’il s’agit bien d’épilepsie, et non pas de convulsions dues à des causes métaboliques ou toxiques comme indiqué plus haut. En effet, si votre Landseer fait des convulsions, cela  ne signifie pas obligatoirement qu’il soit épileptique.  Seul le vétérinaire sera à même d’établir le diagnostic et de faire pratiquer tous les examens complémentaires nécessaires (hématologique, biochimique, analyses urinaires, scanner, IRM, ponction de liquide cérébral), afin d’exclure certaines pathologies. Pour établir son  diagnostic, il dispose d’un éventail de tests et d’examens qu’il sera seul juge de faire pratiquer en fonction du cas de votre chien. Ce diagnostic sera établi par exclusion des autres causes de convulsions.

La plupart du temps, le vétérinaire ne voit pas l’animal en crise et doit se référer complètement aux dires du propriétaire. Ainsi, il est important d’insister sur le déroulement de la crise, la nature, la durée, l’état de l’animal avant et après la crise. Il faut également se renseigner sur le caractère nouveau ou ancien de ces signes avec la date d’apparition et la fréquence de ces crises. Il est donc indispensable de noter sur un calendrier les dates des crises, leur horaire et les évènements qui pourraient être déclencheurs, la durée des trois phases ainsi qu’une description succincte de la crise.

Votre vétérinaire vous interrogera aussi sur le statut des parents et des frères et sœurs de votre Landseer pour voir s’il s’agit d’une anomalie héréditaire. Comme on peut le constater, le dialogue entre le maître et le vétérinaire est primordial pour établir le diagnostic des crises épileptiques.

De nombreuses pathologies peuvent conduire à des crises convulsives. L’âge du patient est un bon point de départ à l’établissement des hypothèses diagnostiques. En effet, si le chien a un an ou moins, on considère prioritairement les causes héréditaires et congénitales, ainsi que les causes inflammatoires, métaboliques et toxiques. Si le chien est un jeune adulte entre 1 et 5 ans, l’épilepsie est l’hypothèse majeure, surtout si les crises sont intermittentes. Enfin chez un animal âgé, les causes de convulsion sont plus probablement d’origine néoplasique, métabolique ou éventuellement inflammatoire.

Traitement

Chaque chien réagit de manière différente au traitement qui est donc instauré au cas par cas. Ce traitement, une fois mis en place, est à vie. Il ne permet pas la guérison, mais a pour but d’espacer, voire d’éviter, les crises, afin de permettre au chien et au maître d’avoir une vie normale avec un contrôle des crises et une absence d’effets secondaires. Le maître doit donc prendre conscience de son rôle et l’assumer sans faillir, car le traitement doit être régulier. La prise de médicaments est journalière et contraignante. Ne modifiez jamais ou n'arrêtez pas le traitement sans l’avis du vétérinaire. Enfin, veillez à disposer toujours d'un stock suffisant de médicaments.

Il est à noter que le traitement n’est pas mis en place systématiquement dès la première crise. Il dépend de la fréquence de celles-ci, de leur durée et de leur intensité. Le traitement n’étant pas dénué d’effets secondaires, le vétérinaire le préconisera en prenant en compte les avantages et les inconvénients de celui-ci.

Plusieurs molécules anticonvulsivantes sont disponibles pour permettre le traitement de l’animal: acide valproïque, bromure, carbamazépine, chlorazépate, clonazépam, diazépam, felbamate, gabapentine, méphénytoïne, phénytoïne, phénobarbital (la plus ancienne molécule), primidone. On peut les classer en trois catégories en fonction de leur mode d’action: ceux qui améliorent l’action inhibitrice du GABA (Acide Gamma Amino Butirique), ceux qui diminuent la transmission de l’activation, et ceux qui modifient le passage des cations à travers la membrane. Le vétérinaire doit bien connaître les molécules qu’il utilise, leur pharmacocinétique, leur efficacité et leur toxicité (e.g., l’hépato-toxicité du phénobarbital).

Il est donc important de contrôler régulièrement les concentrations sériques des molécules utilisées. Il peut parfois être profitable d’associer différentes molécules: on parle alors de polythérapie. Cependant, une monothérapie est toujours préférée en premier lieu.

Par ailleurs, certains chiens sont réfractaires au traitement (environ 30%), c’est-à-dire qu’ils ne répondent pas à celui-ci. Leur qualité de vie est compromise car ils font des crises fréquentes ou sévères, ou encore les effets secondaires du traitement ne sont plus contrôlés. Ils peuvent décéder des complications liées à des convulsions récurrentes. Des thérapies alternatives peuvent être tentées dans certains cas (acupuncture, homéopathie, ...).

Vie au quotidien

On remarque que la durée des crises avant le début du traitement influe sur la probabilité à développer des crises subintrantes (i.e., l’une commence avant que la première ne soit achevée) dans le futur. On remarque également que plus le nombre de crises est important avant la mise en place du traitement, plus la probabilité que le chien soit réfractaire au traitement médical habituel est élevée. Le surpoids semble également mis en cause. Il est possible que, comme en médecine humaine, un Landseer qui présente dès sa première crise un 'status epilepticus' ait un pronostic plus sombre; cependant, cette observation n’a été faite que sur un nombre restreint de chiens.

Le risque de décès d’un chien ayant une épilepsie contrôlée n’est pas significativement supérieur au risque encouru par la population en général, et l’épilepsie contrôlée ne diminue pas l’espérance de vie des animaux atteints, sauf dans le cas de crises subintrantes. Cependant, le temps moyen de survie d’un animal souffrant d’épilepsie et réfractaire au traitement n’est pas connu. Peu d’études sont disponibles sur ce sujet. De plus, les animaux présentant de trop nombreuses crises, des crises subintrantes ou des effets secondaires aux traitements sont généralement euthanasiés.

Lors d’une crise

Une crise d’épilepsie est très impressionnante, compte-tenu des symptômes évoqués plus avant. La première chose à faire lorsqu’une crise survient est de veiller à la sécurité de votre animal (mais aussi des personnes): il ne doit pas être en hauteur pour éviter une chute. Eloignez également tout objet qui pourrait le blesser. 

Si votre Landseer se trouve à l’intérieur de la maison, éloignez autant que possible toutes les sources de stress: éteignez la lumière, supprimez les bruits tels que téléviseur, musique, etc. et ne criez pas. S’il se trouve à l’extérieur, faites attention qu’il ne bascule pas s’il se trouve sur un lieu en hauteur ou qu’il ne se noie pas s’il est dans l’eau. Par ailleurs, les personnes présentes ne doivent pas rester à proximité de la gueule du chien. Il pourrait mordre malencontreusement car il n’est pas conscient de ses actes.

A la fin de la crise, lorsque votre nounours revient à lui, laissez-le au calme et au repos. Parlez-lui doucement. Surtout, ne lui donnez pas à boire, ni à manger tant qu’il ne s’est pas remis complètement de sa crise, afin de ne pas provoquer de fausse route lors de la déglutition.

Après la crise

Si c’est la première fois que votre chien fait une crise, une consultation chez le vétérinaire s’impose. Il faut savoir également que votre Landseer nécessite un traitement d’urgence dans les cas suivants :
  •        une crise convulsive se prolongeant plus de cinq minutes,
  •        trois crises convulsives, ou plus, dans la même journée,
  •        un 'status epilepticus'.
Evitez de transporter votre animal lorsqu’il est en crise. Le mieux, si c’est possible, est que le vétérinaire se déplace chez vous. Si cela n’est pas possible et que vous devez emmener votre chien au cabinet vétérinaire par vos propres moyens, ne le faites pas seul. Enveloppez votre Landseer dans une couverture et placez-le de telle manière qu’il ne se fasse pas mal dans le véhicule. Faites en sorte que vous soyez vous-même en sécurité.

Reproduction

Comme nous l'avons vu précédemment, la transmission de l’épilepsie utilise, chez certaines races canines, le support génétique. Un chien atteint d’épilepsie, ou appartenant à une lignée atteinte d’épilepsie, a un plus grand risque de la transmettre à ses descendants. De plus, si les deux parents sont atteints d’épilepsie, les chiots atteints risquent de développer des crises très jeunes (quelques semaines après leur naissance). Enfin, chez les femelles non stérilisées, les crises sont plus fréquentes et plus intenses au moment des chaleurs.
Pour toutes ces raisons, il est fortement conseillé de ne pas faire reproduire les chiens épileptiques. Il est même recommandé de ne pas faire reproduire un chien ayant des ascendants épileptiques.

Votre Landseer pourra vivre normalement à vos côtés, une fois l’épilepsie diagnostiquée et le traitement mis en place. Il vous faudra cependant éviter les situations dangereuses (comme le fait de le faire nager) et le surveiller attentivement lors de vos activités. Arrêtez de suite si vous constatez  le moindre signe de fatigue, ou s’il change brutalement de comportement. Sa sécurité dépend entièrement de vous.

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Références:

- Gwenola Rose Eléonore Bieder, "Le traitement de l'épilepsie chez le chien", Thèse de Doctorat Vétérinaire, Université de Toulouse, 2001
 - Adeline Frontini, "Création d'un site Internet à destination des propriétaires de carnivores domestiques atteints d'épilepsie primaire", Thèse de Doctorat Vétérinaire, Université Paris-Est Créteil, 2006

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12. Il se gratte ...

A.  Les pyodermites 

Elles sont très fréquentes, mais pas toujours bénignes ... Il s’agit d’infections cutanées d’origine bactérienne (pyo= pus, dermite= inflammation de la peau), souvent en complication d’une autre dermatose. Ces maladies sont fréquentes et leur gravité varie selon la profondeur de l’atteinte. C’est la deuxième cause d’affection cutanée après les problèmes de puces.


Pyodermites superficielles

Elles n’affectent que l’épiderme, selon des localisations anatomiques particulières sur le corps. On parle d’intertrigos en jargon vétérinaire. Plus simplement, cela concerne surtout les plis de peau qui constituent des zones humides, chaudes, sombres … tout un paradis favorable à la multiplication de germes (à 90% des staphylocoques déjà présents). Des frictions se produisent dans ces zones, créant une petite érosion initiale qui s’infecte facilement par rupture de l’équilibre des défenses.

La peau est rouge; la démangeaison apparaît en même temps que l’infection. Au fur et à mesure, la peau malade sécrète un exsudat malodorant. Les Cockers, Setters, Bergers Allemands sont souvent atteints au niveau des babines. Les suppurations donnent lieu à une odeur fétide de la bouche. Chez les chiens à nez écrasé, tels que les Pékinois, les Bouledogues, les Carlins, ... le pli situé entre le nez et les yeux est sensible. On doit redoubler de vigilance pour que l’infection n’atteigne pas l’oeil.


Les chiennes obèses sont prédisposées à l’intertrigo autour de la vulve. La localisation classique se trouve dans les espaces entre les doigts, lorsque l’animal vit dehors dans des milieux humides.


Cas de l’impétigo


Les chiots âgés entre 2 et 12 mois peuvent présenter des pustules (sorte de microabcès sous la couche cornée de l’épiderme) localisées sur les parties de peau sans poil. Cela affecte principalement l’aisselle et l’aine. L’abdomen dans son ensemble peut finir par être envahi. La peau n’est généralement pas très rouge. Les suppurations sèchent en formant des croûtes couleur miel. Le niveau de démangeaison diffère selon les cas. A noter que cette forme de pyodermite superficielle résulte souvent d’un affaiblissement de l’organisme (ascaris, virus).


Cas des folliculites

Les micro-abcès se concentrent cette fois à la racine des poils. Les démangeaisons sont souvent fortes. Les symptômes cutanés sont très variables et dépendent en fait des lésions occasionnées par le grattage.


Chez les jeunes chiens, cette folliculite atteint les mêmes zones que l’impétigo. Les races à poils courts (Teckels, Braques, Dobermans, Dogues, etc.) peuvent présenter des touffes de poils agglomérés sur de petites bosses, en général sur le dos et les membres. Plus généralement, ces micro-abcès pileux sont en fait souvent secondaires à une allergie aux piqûres de puce ou à toute autre affection génératrice de fortes démangeaisons avec production de sébum.


L’allergie peut aussi être bactérienne: on constate alors des pustules, avec perte de poils et débris cornés en collerette tout autour d’une zone circulaire (le plus souvent sur le museau ou l’aisselle). Si l’infection n’est pas maîtrisée, l’allergie s’étend sur des zones plus larges. Les démangeaisons laissent la place à une peau noirâtre si le problème devient chronique.

Pyodermites profondes

Ce sont des infections cutanées graves, car affectant de façon douloureuse le derme, très irrigué par le sang et la lymphe. En fait, elles sont aussi souvent causées par d’autres maladies primaires (immunodéficience, troubles hormonaux, tumeurs, ...).


Furoncles


Ils affectent le menton et les lèvres des jeunes chiens de races à poils courts (Pointer, Pinscher, Doberman). Cela peut disparaître à la puberté: ce n'est alors qu'une simple acné ... Une allergie aux piqûres de puce mal gérées peut aussi déboucher sur des furoncles localisés sur le dos et l’abdomen. Les abcès peuvent être assez gros et noirâtres en leur centre.


Bien que cette affection ne soit pas fréquente, il existe une forme nasale qui commence à la base de la truffe et s’étend jusqu’à la périphérie des yeux. Cette furonculose évolue très vite (en 1 à 2 semaines).




Cellulites


Contrairement à la référence que les humains, ont en parlant des peaux disgracieuses, il s’agit chez nos amis canins d’infections profondes très graves. La peau meurt véritablement, en devenant sombre et se délitant ! Cette forme de pyodermite peut être localisée au niveau des points de pression des races lourdes. Citons les coudes, les jarrets et, bien sûr, les coussinets plantaires qui subissent l’agression de sols rugueux et durs. Mais il ne faut pas se leurrer, car il y a souvent une immunodéficience ou un trouble hormonal caché.

En ce qui concerne les extrémités des pattes, les furoncles s’ajoutent à la cellulite proprement dite: rougeur, gonflement, suppurations, ulcères, voire des fistules donnent un tableau aussi dégoûtant que préoccupant car l’animal souffre véritablement. L’atteinte étant profonde, les ganglions situés à proximité sont gonflés. Lorsque la cellulite se généralise sur un jeune chien, il faut penser à la démodécie. La cellulite peut enfin faire suite à un traitement corticoïde lourd, ou accompagner une immunodépression.


Pseudo-pyodermites


Les infections bactériennes jouent un rôle vraiment secondaire, même si les lésions ressemblent aux vraies pyodermites. Le hot spot est fréquent, même s’il est mal compris et n’a rien à voir avec l’informatique: cette pyodermite suintante affecte les races à pelage épais et dense. En période estivale, chaude et humide, on constate des pertes de poils, très rouges, très très douloureuses (même lorsqu'on souffle juste dessus …). Il peut y avoir une seule lésion ou plusieurs. Dans tous les cas, elles s’étendent rapidement sous forme aigüe.


La cellulite juvénile atteint les chiots de moins de 4 mois. Le pauvre jeune a les paupières et les babines toutes gonflées, en même temps qu’une otite douloureuse et des ganglions enflammés. Parfois, des fistules voient le jour, mais le « pus » se révèle stérile à l’analyse …

Traitement

Le premier réflexe est bien sûr d’assurer un nettoyage antiseptique (Dakin, Bétadine diluée, Chlorhexidine, ...) des lésions lorsqu’elles sont localisées. Lotions, pommades ou shampooing seront choisis selon l’étendue ou la localisation des dégâts. Attention toutefois aux concentrations de produits que vous détenez dans votre armoire à pharmacie et qui peuvent aggraver l’irritation. Ne faites pas d’automédication incontrôlée.


En cas de prurit, de douleur ou de lésions multiples, il faut recourir à un diagnostic précis pour sélectionner l’antibiotique qu’il faut et parfois l'associer à des corticoïdes pour couper court aux pseudo-pyodermites. Seul le vétérinaire traitant est à même de définir les produits et dosages. L’antibiothérapie durera de 2 semaines pour les cas superficiels jusqu’à 8 semaines pour les cas plus profonds. Dans certains cas, il faudra au préalable dégager chirurgicalement les foyers purulents.


Quel est le pronostic ?


Les pyodermites superficielles ne produisent que rarement de la fièvre ou des ganglions gonflés. Sous réserve d’un minimum d’hygiène, la guérison est spontanée, sans cicatrice, tout au plus une pigmentation noire si le problème a duré.


Les pyodermites profondes sont graves et peuvent être mortelles lorsqu’elles sont généralisées: l’infection atteint le sang et le système lymphatique, et les complications peuvent être rapides.

B.  "Grattoses" et dermatoses de l’été

Petits cas pratiques lorsque la période estivale arrive et que les pertes de poils en tous genres se produisent.


Mue saisonnière


Durant 2 à 3 semaines, elle est normale et son intensité dépend des races. En pratique, pensez à bien brosser votre chien un peu plus souvent afin d’aérer le pelage.


Arrivée des puces …


... qui aiment les temps chauds et secs. Les dépilations sont localisées sur le triangle qui va de la base de la croupe jusqu’au cou. Une seule puce peut provoquer des violentes allergies sur tout le corps: la peau prend un aspect rouge, avec des croûtes régulièrement réparties dans le pelage. Dans les 2 cas, les démangeaisons gênent beaucoup l’animal. Au contact de la main, on a l’impression de grains de sable sur la peau du chien. Ce sont les croûtes qui coiffent les papules (= boutons de moustique chez les "2 pattes").


Les puces sont transmissibles entre chien et chat: il faut traiter les 2 colocataires. Attention si vous allez chez un ami qui a déjà des animaux ou dans une location où il y a une niche, un parquet, des tapis: les vibrations de vos pas provoquent l’éclosion des puces et elles contaminent votre compagnon. La meilleure solution est de prévenir par l’utilisation de spray anti-puces et anti-tiques sur votre animal, ainsi que par le traitement de l’environnement dès le mois d'avril et ce, jusqu’à septembre.

Attention aux piqûres d’insectes !

Les aoûtats piquent et provoquent de violentes démangeaisons. Leur couleur rouge permet facilement de les identifier et de s’en débarrasser par un traitement antiparasitaire. Les piqûres d’autres insectes peuvent provoquer des crises d’urticaire, avec l’apparition de grosses boursouflures de 1 à 6 cm de diamètre, plutôt localisées sur la tête, le cou ou le tronc. Elles disparaissent en général au bout de 24h.


Si vous passez vos vacances à l’ombre d’une pinède, soyez vigilants aux chenilles processionnaires dont les poils très urticants peuvent provoquer une très violente réaction allergique, avec abattement, gonflement douloureux de la langue et de la face, voire vomissement. Il faut intervenir en moins de 2 heures pour éviter que les tissus se nécrosent. Vous pouvez laver abondamment à l’eau tiède et sous pression. Foncez chez le vétérinaire du coin pour un traitement de choc adéquat.


Période des poussières et des pollens


C’est l’occasion de voir des poussées de dépilation sur tout le corps, avec une peau rougie, qui démange énormément. Cela ressemble à l’eczéma chez l’homme (on parle d’atopie chez l’animal). Ce sont surtout des surinfections bactériennes qui s’intensifient à l’arrivée des saisons chaudes et/ou humides, sur un animal déjà allergique. Les rhinites sont plus rares.


Cette affection concerne les chiens âgés entre 6 mois et 3 ans. Il est préférable de consulter le vétérinaire pour disposer d’un traitement puissant et rapide: surtout pas d’automédication sauvage !


C’est la mouvance estivale et vous changez souvent d’habitat ...


Vous allez en location ou vous accueillez de nouvelles personnes pour profiter des vacances. Ces changements d’habitude peuvent provoquer de l’anxiété chez votre compagnon, car il a perdu ses repères. La cause est plus l’ennui ou le confinement (mise à la chaîne ou mise en pension par exemple) d’un animal habituellement très actif: il s’agira d’automutilation sur les griffes ou sur l’extrémité des pattes avant.


La solution est de veiller à laisser votre compagnon s’acclimater en lui permettant d’explorer son nouvel environnement. Ne vous stressez pas vous-même et occupez-vous de votre animal. Emportez ses objets préférés, si c’est possible. Présentez-lui le congénère déjà présent de façon progressive (bruit d’abord entre 2 pièces séparées, odeur ensuite en alternance dans la même pièce, et enfin un vis-à-vis en tranquillisant les nouveaux futurs amis: au moindre signe de stress, régressez dans le processus ...).


Des allergies de contact peuvent se produire, si le chien couche sur une nouvelle surface, ou bien au moment des premières tontes de pelouse. Les pertes de poils se situent alors aux points de contact avec le sol: coude, ventre, torse, espaces entre les doigts, région autour de l’anus (là où il y a peu de poils finalement). La peau est rouge et l’animal se gratte beaucoup. Il suffit de lui mettre une couverture. Il faut toutefois un contact prolongé avec la surface allergisante.


Attention au soleil !


Les chiens au pelage clair sont particulièrement sensibles. Les zones sans poil, tels que les pavillons des oreilles, la truffe mais aussi les zones les plus exposées telles que le cou, les épaules, le dos sont fragiles. La peau devient rouge, puis les poils tombent. Dans les cas graves, on voit des ulcères, voire des tumeurs malignes dans des cas exceptionnels.


En conclusion, la peau réagit au changement d’environnement. Comme on l'a vu ci-dessus, exception faite des poussées atypiques chez le chien, de simples précautions peuvent être prises.


C. Démodécie


Attention, il s'agit d'une maladie qui peut en cacher une autre ! Votre jeune compagnon présente des dépilations en forme de pièce de monnaie sur le corps. Il ne se gratte pas, mais il n’était déjà pas en forme, un peu amaigri. Attention, une maladie peut favoriser le développement d’un parasite: le Demodex.


Que pouvez-vous observer ?


Votre compagnon peut présenter 3 formes:
- Forme humide: ce sont des dépilations circulaires, avec une peau rougeâtre et recouverte de squames. Le pourtour des yeux est classiquement atteint, avec un chiot qui présente de véritables lunettes ... La peau devient rugueuse comme du papier de verre (présence de comédons qui obstruent les glandes sébacées).
- Forme sèche diffuse: les dépilations ont une forme et une répartition moins précises; la peau sent le rance. Sauf surinfection, il n’y a pas de démangeaison.
- Pyodémodécie : des staphylocoques et autres bactéries se développent avec l‘apparition de croûtes. L’épiderme devient épais, suintant. L’animal maigrit et se déshydrate. Les reins souffrent de l’intoxication représentée par la prolifération bactérienne sur toute la peau et la mort peut survenir en quelques semaines sans traitement.


Que se passe-t-il ?


Le Demodex est un parasite microscopique qui habite la plupart du temps dans les follicules pileux, là où il y a le plus de glandes sébacées ou dans les parties humides du corps (pourtour des yeux, babines et extrémités des pattes). Il se régale en fait de sébum. 85% des individus sont porteurs de Demodex sans exprimer la maladie. Seule une petite partie des chiens manifeste les symptômes à des occasions bien particulières.


A quelle fréquence et quels sont les facteurs de risques ?


Les chiots ne sont jamais infestés à la naissance. La maladie ne se déclenche qu’entre 3 et 12 mois le plus souvent. C’est en fait à la faveur d’une baisse des défenses immunitaires que tout se déclenche: stress, autres maladies, … Dans le cas d’animaux plus âgés, il faut par exemple rechercher des troubles hormonaux ou des tumeurs sous-jacentes. Le pronostic est en général alors réservé car l’animal se défendra mal contre les surinfections bactériennes. Les chiennes en chaleur ou en gestation peuvent présenter des récidives de la maladie.


Dans les élevages, le simple fait d’écarter de la reproduction les mères qui donnent des chiots démodéciques permet de réduire les dégâts. L’humidité et de mauvaises conditions d’habitation peuvent enfin favoriser l’apparition de la maladie.


Traitement


Votre vétérinaire traitant pourra observer les parasites en prélevant du sébum et en observant au microscope. L’utilisation de shampoing bactéricide et anti séborrhéique est fortement recommandé.


L’élimination des parasites se fera grâce au produit antiparasitaire prescrit, en application ou en injection. La lotion est en général appliquée sur l’ensemble du corps en insistant sur les lésions et après avoir tondu les individus à poils longs. Le médicament est très efficace et nécessite des précautions, comme l’emploi dans un local bien aéré. Le traitement est long: entre 2 et 4 mois. Quatre mois encore après la dernière application, il faudra vérifier l’absence de formes jeunes de parasites, démontrant qu’il n’y a plus de prolifération.


Dans les cas de pyodémodécie, une antibiothérapie précoce, massive et prolongée est salutaire. Il convient d’isoler les sujets atteints car les bactéries virulentes peuvent se transmettre à de jeunes enfants (le parasite n’est, lui, pas très contagieux).


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