20110926

Alimentation


************************

1. Les nutriments

A. Les protéines

La classe noble des nutriments

Les protéines (protides) sont des composants alimentaires organiques dont le rôle est essentiellement lié à la construction et au maintien des organes du corps. Leur rôle énergétique est secondaire, bien qu’elles apportent un peu plus de 4 kcal/gramme (autant que les glucides, moitié moins que les lipides). 

L’énergie produite par ces nutriments n’est en effet pas stockée par l’organisme: les protéines sont constamment synthétisées à partir des sources alimentaires ou bien dégradées en urée, tout cela par le foie. 

Les protéines sont de longues chaînes d’acides aminés (forme la plus simple et véritable unité de construction de base des protéines). La nature des liaisons et l’ordre de ces aminoacides donnent à chaque protéine des caractéristiques et des fonctions bien particulières dans l’organisme. Les combinaisons possibles étant infinies, les rôles le sont aussi: enzymes, hormones, ... 

Ces protéines peuvent provenir de sources animales (viande, lait, oeufs, poissons) ou végétales (haricots, soja, pois, levures). Elles peuvent être associées à des lipides ou à des glucides. Là encore, les rôles dans l’organisme se démultiplient: il s’agit alors plus de rôles de transport d’un organe vers un autre, ou bien du sang vers l’intérieur des cellules. 

Les protéines sont ainsi à la base des anticorps et leur apport est donc crucial aux défenses immunitaires. Elles fournissent enfin un élément essentiel (l’azote) à la construction des bases de l’ADN. Les protéines sont donc au cœur même de la vie de l’organisme et du renouvellement des cellules qui le composent.

Les acides aminés 

Il existe une vingtaine d’unités de base de construction des protéines. Une dizaine environ ne peut pas être fabriquée par l’organisme. On parle d’acides aminés « indispensables » qu’il faut donc impérativement apporter par la nourriture. 

C’est là tout le savoir-faire des fabricants d’aliments que de sélectionner les protéines adéquates et de trouver les savants dosages pour garantir que tous les acides aminés indispensables soient présents dans le bon équilibre. Les meilleurs experts font donc le choix de protéines d’oeufs et de viande fraîche pour répondre à cet impératif, conférant ainsi à leurs formules une haute valeur biologique (% élevé de nutriments utilisés par rapport à ce qui a été absorbé). Ils savent aussi que les protéines végétales sont déficitaires en lysine, méthionine (acides aminés indispensables) et qu’il faut compléter par d’autres sources.

Citons quelques cas particuliers. La taurine est indispensable pour le Landseer sans quoi le coeur fonctionne mal, la vue dégénère, les sels biliaires ne sont plus fabriqués. La carnitine (absente dans les protéines végétales mais abondante dans la viande de mouton et d’agneau) facilite l’utilisation des graisses par les cellules. Cet acide aminé est utile dans les régimes amaigrissants pour éviter que le foie soit surchargé par les graisses libérées lors de l’amaigrissement. Il est aussi utile pour les efforts physiques soutenus, ce qui est important pour les Landseer qui pratiquent le travail à l’eau.

Les protéines complexes 

Elles sont en général bien digestibles, qu’elles soient animales ou végétales (soja). Une fois ingérées, les chaînes ramifiées protéiques sont cassées en morceaux de plus en plus petits, d’abord au niveau de l’estomac grâce à la pepsine, puis au niveau de l’intestin grêle grâce aux enzymes du pancréas, et enfin au niveau même des cellules intestinales. A ce niveau, les protéines sont devenues des peptides. Seuls les acides aminés passent dans le sang. 

Certaines protéines sont constituées par des liaisons plus solides, qui les rendent moins digestibles. C’est le cas du collagène, la protéine de structure la plus abondante chez les animaux. Cette protéine confère toute l’élasticité et la résistance à nos tissus, notre peau, les tendons, les poches des différents organes, les cartilages, etc. 

Mais une bonne cuisson rend cette protéine bien digestible. Un chauffage exagéré détruit les autres protéines ou bien les rend indigestibles C’est donc tout l’art des techniciens de l’alimentation animale de savoir cuire de façon optimale, ni trop, ni trop peu, selon leurs recettes (conserves ou croquettes) de façon à fournir l’ensemble des acides aminés nécessaires. 

Lorsque les protéines sont de mauvaise qualité ou mal cuites, elles passent dans l’intestin grêle puis sont putréfiées par les bactéries du colon. Cela donne des diarrhées noires et nauséabondes. Dans certains cas extrêmes (cas d’une nourriture médiocre sur une longue période), les composés issus de cette putréfaction intestinale passent dans le foie et le sang. Ils deviennent toxiques pour l’animal et colorent parfois les poils blancs des chiens en rouge (c’est particulièrement visible au niveau de l’extrémité des pattes !).

Il est donc important que l’élaboration des recettes soit faite avec soin afin d’équilibrer parfaitement les différents acides aminés, notamment par la combinaison des sources protiques de  qualité (oeuf, céréales, viandes et poisson). A l’âge adulte, le chien a besoin de 20 à 30 % de la matière sèche. Ces protéines contribuent aussi beaucoup à l’appétence. 

Les chiots en plein développement ont besoin d’un maximum de briques  de construction de leur base squelettique et de leur masse musculaire. Il est important de privilégier une croquette chiot qui contient des farines de poisson, d’excellente valeur biologique pour la croissance. D’autres états physiologiques, comme la gestation, la lactation, l’effort physique nécessitent des apports plus élevés que la moyenne. Il faut alors tenir compte de ce fait en choisissant une croquette à laquelle il aura été incorporé  de la viande fraîche dans ses formules (jusqu’à 20%). Certains états comme l’obésité, requièrent une perte de graisses sans que les muscles ne soient affectés par la privation calorique. Les formulateurs donnent alors des régimes hyperprotéinés pour que l’animal mange bien sans pouvoir stocker un quelconque excès d’énergie, ni perdre sa masse maigre. Sur un animal vieillissant, les reins fonctionnent et éliminent moins bien l’urée (qui est toxique pour l’organisme): il convient alors de choisir des rations peu protéinées. 

Derrière le pourcentage de protéines « brutes » indiqué sur les étiquettes, s’ajoutent un grand nombre d’informations qualitatives dans la liste des ingrédients, mais aussi dans les secrets de fabrication d’un professionnel de l’alimentation.

© 2011 Husse - Tous droits réservés

B.  Les glucides

Une famille nombreuse 

Les glucides (carbohydrates ou hydrates de carbone) sont des composants alimentaires organiques dont le rôle est essentiellement énergétique et mécanique. Exception faite du lactose du lait, du glycogène des muscles et du glucose du sang, ces nutriments sont essentiellement d’origine végétale. 

Le glucose est la forme la plus simple, la plus assimilable et la véritable unité de construction de base des glucides. Les chiens sont capables de fabriquer le glucose à partir des acides aminés des protéines. Toutefois, leur organisme fonctionne beaucoup mieux avec un apport direct en carbohydrates. 

On distingue 3 grands types de glucides: les sucres, les amidons (rôle de réserve chez les plantes) et les fibres (rôle de structure des parois des végétaux).

Sucres 

Pour l’être humain, le terme sucre évoque le goût. Le chien  apprécie particulièrement cette saveur. Ces nutriments proviennent des fruits, du lait, du miel. On distingue ainsi le glucose (raisin), le fructose (des fruits en général), le lactose (du lait), le saccharose (canne ou betterave à sucre). 

Ces sucres, dits simples, sont assimilés tels quels par le chien. Ils représentent une source d’énergie « immédiatement » utilisable par le cerveau, les muscles. C’est pourquoi on parle de sucres « rapides » (disponibles pour des efforts subits et courts, très important pour les Landseer qui pratiquent le travail à l’eau). 

En excès, ils peuvent provoquer des diarrhées - cas du lactose chez les animaux qui perdent la capacité de le digérer après le sevrage. A long terme, ils peuvent même contribuer à l’obésité ou au diabète. Les sucres, présents tels quels dans les aliments ou les friandises, n’ont par conséquent pas de réel intérêt pour nos compagnons, bien au contraire …

Amidons 

Imaginez des milliers de molécules de glucose accrochées les unes aux autres en longue chaîne plus ou moins ramifiée, et vous obtenez de l’amidon. On en trouve dans les tubercules (manioc, pommes de terre) et dans les grains de céréales (riz, blé, orge, maïs). 

Seules les briques de construction peuvent passer la barrière de l’intestin. Les enzymes digestives (rien au niveau de la salive, contrairement à l’homme, mais essentiellement au niveau du pancréas et de l’intestin grêle), doivent détruire les ponts des amidons des aliments pour obtenir du glucose qui, seul, passera dans le sang, pour alimenter en énergie le fonctionnement des organes. Le glucose peut être alors utilisé immédiatement ou bien être stocké en énergie rapidement disponible, sous forme de glycogène (foie, muscles). 

Devant être digéré dans un premier temps, les amidons sont parfois appelés « sucres lents ». Ils constituent donc une réserve d’énergie à « moyen terme » (par rapport aux sucres dits rapides), pour des efforts plus soutenus du type endurance. Un gramme de glucides apporte de 3,5 à 4 kcal (autant que les protéines, mais 2 fois moins que les graisses). 

Pour être bien digérés, les amidons des croquettes doivent être parfaitement cuits, sans quoi les enzymes n’arrivent pas à casser les liaisons entre les glucoses et ce sont les bactéries qui se régalent en provoquant des fermentations, sources de flatulences et de diarrhées.  

Tout l’art des fabricants est de savoir correctement broyer les céréales et cuire les aliments pour une sécurité et une efficacité digestives optimales. Rappelons toutefois qu’une transition alimentaire progressive est malgré tout toujours fortement recommandée chez les chiens.

Fibres 

La plus connue est la cellulose, composée de milliers de glucose liés les uns aux autres de façon beaucoup plus solide que les amidons (c’est le squelette des plantes: écorces des arbres, parois des cellules, …). Seuls les herbivores ont les enzymes qui permettent de casser ces liaisons. Nos amis carnivores ne peuvent pas les digérer. La cellulose, et toutes autres fibres, sont ainsi un ensemble de grosses molécules plus ou moins digestibles. Certaines fibres sont solubles et peuvent être partiellement digérées: c’est le cas des pectines (fruits, seigle, carottes), gommes de guar, mucilages et hémicelluloses (sons de céréales tels que orge et seigle, légumineuses comme soja et haricot). Elles passent dans le gros intestin où elles sont fermentées par les bactéries, et sont sans danger si elles ne sont pas en excès. 

D’autres fibres sont totalement inertes dans le tube digestif: indigestibles et insolubles comme la cellulose brute (et la lignine, mais qui n’est pas un glucide), elles ne font que passer en permettant toutefois à l’aliment de progresser à la faveur des contractions intestinales. En pratique, les nutritionnistes considèrent la cellulose comme un diluant et un lest alimentaires. 

C’est là tout le savoir des fabricants: trouver le savant dosage qui permettra de lester plus ou moins le bol alimentaire, de façon à donner au chien  un transit et un confort digestifs optimaux. 

Trop de cellulose et l’aliment passe trop vite pour être correctement assimilé, avec des selles trop volumineuses et molles. Trop, c’est aussi une baisse de l’absorption des minéraux et de l’activité des enzymes: c’est un anti-aliment ! A l’inverse, pas assez de fibres et la progression du bol se ralentit avec tous les risques néfastes de dégradation par les bactéries dans le colon et de constipation. 

Sur les étiquettes, on trouvera souvent ces catégories sous la rubrique « cellulose brute » ou « fibres totales », mais le pourcentage annoncé cache tout un système complexe de fibres solubles et insolubles. Le taux varie en général de 2 à 5% maximum. 

En utilisant les pulpes de betterave, source végétale qui équilibre bien les fibres solubles et insolubles, le fabricant apporte également dans ses formules des fibres fermentescibles très particulières: les fructo-oligosaccharides (ou F.O.S.), aussi appelés prébiotiques. Non digérés, ces FOS sont fermentés par les bactéries du gros intestin en produisant des acides gras volatils qui acidifient le milieu intestinal, tapissent les parois de l’intestin et nourrissent les cellules. 

Les effets de cette fermentation favorisent surtout le développement d’une flore bénéfique pour la santé de l’intestin (les fameux lactobacilles et les reconnues bifidobactéries): ce développement se fait au détriment des populations de bactéries pathogènes (clostridies, coliformes) et améliore l’assimilation des nutriments du bol alimentaire. On trouve aussi ces prébiotiques dans les coques de soja, la chicorée, le psyllium. 

Les levures, dont les parois contiennent des MOS (mannan oligosaccharides) qui sont des fibres insolubles avec des effets comparables aux FOS. Ces MOS, qui sont incorporées aux aliments, empêchent les mauvaises bactéries de se coller à la paroi de l’intestin et améliorent les défenses immunitaires locales. Il est bon de s’assurer que les recettes ont été élaborées avec soin et rigueur, avec un  équilibre des différentes sortes de glucides.  

Les chiens en croissance, en lactation, en travail ont besoin d’énergie et devront avoir accès à des aliments riches en énergie et donc plutôt riches en glucides solubles digestibles. Les individus nécessitant une restriction énergétique devront ingérer des aliments plutôt riches en glucides insolubles inertes, ce qui évitera l’apport excessif de glucose dans le sang. Mais il faudra leur fournir aussi quelques fibres solubles qui limitent l’absorption des lipides, augmentent l’excrétion de cholestérol, renforcent la satiété en ralentissant la vidange de l’estomac, et contribuent ainsi de cette façon à lutter contre l’obésité.  

De façon plus générale, les glucides dans l’alimentation sont importants car, en fournissant l’énergie utilisable et stockable, ils laissent aux protéines leur rôle d’apport en acides aminés en évitant de les voir se transformer en glucose. On estime ainsi un bon niveau à 40 ou 50% de l’énergie de la ration sous formes de carbohydrates. Sur l’étiquette, le pourcentage de glucides n’est pas indiqué. Il est en fait le complément de tous les autres nutriments, (c’est-à-dire égal à 100 % moins les niveaux d’eau, protéines, lipides, minéraux et fibres).

© 2011 Husse - Tous droits réservés

C.  Les graisses

Pas toujours mauvaises ...

Les graisses (lipides) sont des composants alimentaires organiques dont le rôle est essentiellement énergétique: elles apportent un peu plus de 9 kcal/g (2,25 fois plus que des glucides et des protéines). L’énergie produite par ces nutriments est stockée par l’organisme sous forme de tissus adipeux, pour une utilisation à long terme. Associés à des glucides ou des protéines, les lipides ont aussi un rôle fonctionnel majeur dans la transmission des informations, dans le transport de certaines vitamines et dans l’apport d’acides gras essentiels. 

Les lipides sont de longues chaînes d’acides gras attachées à un élément appelé glycérol qui sert de trépied. C’est pourquoi on entend parfois parler de triglycérides. Ces lipides peuvent être de sources animales (beurre, saindoux, suif, poissons, oeufs) ou végétales (tournesol, arachides, palme, colza, …).

Acides gras 

Les acides gras sont des chaînes de carbone, plus ou moins longues. Les liaisons entre les carbones sont plus ou moins fortes. Lorsqu’un acide gras ne comprend que des simples liaisons, il est dit saturé. Ce type d’acides gras produisent de l’énergie lorsqu’ils sont brûlés (oxydés) par l’organisme, dans les muscles, le foie, etc. Selon la longueur de la chaîne, l’énergie est disponible plus ou moins rapidement. 

Lorsqu’un acide gras comporte une ou plusieurs doubles liaisons, il est dit insaturé ou poly insaturé. Il est plus sensible à l’oxydation: les graisses qui le contiennent sont plus sujettes au rancissement. Ces acides gras ont aussi des rôles structuraux (membranes des cellules, lipoprotéines du sang). Parmi eux, certains ne peuvent pas être fabriqués par l’organisme: on parle d’acides gras indispensables ou essentiels. Les plus célèbres sont ceux des séries oméga 3 et oméga 6.

Les acides gras oméga 3 ont des dénominations compliquées: acide linoléique, d’où dérivent 2 autres l’acide eicosapentanoique (EPA) et l’acide docosahexanoique (DHA). Ils proviennent essentiellement des huiles de poisson et de lin. Ils ont un rôle anti-inflammatoire au niveau de la peau, des reins, de l’intestin et des articulations. En favorisant l’oxygénation des cellules, ils améliorent les performances des chiens sportifs et le fonctionnement du cerveau des sujets âgés. Certaines études tendent à montrer que le DHA facilite les apprentissages des jeunes en diminuant l’émotivité.

Les acides gras oméga 6 ont des noms un peu plus simples: l’acide linoléique d’où dérive l’acide gamma-linoléique (GLA) et l’acide arachidonique. Les deux premiers acides sont d’origine végétale (bourrache, tournesol, maïs, pépin de raisin), le troisième vient des graisses animales. Tous favorisent la santé de la peau, la qualité du pelage (brillance, souplesse) et la reproduction. Ces acides sont particulièrement intéressants pour les vieux animaux, les maladies du foie, de la thyroïde et du diabète. Ces 2 séries principales d’acides gras doivent être présents dans un rapport oméga 6/oméga 3 allant de 5 à 10. Il faut donc veiller au bon équilibre des sources pour obtenir le ratio voulu: 6 à 8.

Lipides 

Ils sont toujours très digestibles (entre 92 et 97%), qu’ils soient d’origine animale ou végétale (sauf l’huile de noix de coco). S’ils ne sont pas oxydés (rances), ils améliorent aussi sensiblement l’appétence. Ils contribuent enfin à la sensation de satiété en ralentissant la vidange de l’estomac. Chaque lipide est composé de différentes proportions d’acides gras saturés et polyinsaturés. Celui qui contient une plus grande proportion d’acides gras insaturés et/ou à chaîne longue est solide à température ambiante: ce sont les graisses. Le lipide qui, à l’inverse, comporte plutôt des acides courts et/ou saturés, sera liquide: on parle d’huile. 

Là aussi, il faut une  sélection soigneuse des sources de lipides pour le parfait équilibre entre les différents types d’acides gras. Après la vidange de l’estomac, les lipides sont cassés en acides gras et glycérol, au niveau de l’intestin grêle grâce aux enzymes du pancréas et aux sels biliaires (fabriqués par le foie et stockés dans la vésicule). En émulsionnant les lipides en multiples globules, ces sels permettent de réduire leur taille à un niveau microscopique pour faciliter l’action des enzymes. A partir des acides gras et du glycérol produit, les cellules intestinales resynthétisent leurs propres triglycérides et les libèrent alors dans la lymphe sous la forme de micro globules (chylomicrons). Les acides gras à chaîne courte peuvent, eux, passer directement dans le sang où ils sont associés à la sérum-albumine. Le foie leur attache alors d’autres protéines pour fabriquer des lipoprotéines (bon ou mauvais cholestérol), véritables formes circulantes des « graisses » plus ou moins chargées en acides gras. Au global, le chien tolère très bien des niveaux élevés de lipides. Contrairement aux idées reçues, les affections du foie ne nécessitent pas de restriction (sauf diarrhée grasse, rance et jaune boueuse ...). La vigilance n’est par conséquent de mise qu’en cas de maladies du pancréas ou bien en cas d’obésité.

Les experts nutritionnistes, par leur connaissance précise des chiens et par la combinaison optimale de sources lipidiques animales et végétales de haute qualité, élaborent avec soin et rigueur des recettes qui équilibrent parfaitement les différents acides gras. Les formes essentielles doivent être apportées à raison de: 0,05-0,1% d’acide arachidonique et 1% d’acide linoléique chez le chien. A l’âge adulte, 25 à 50% de l’énergie peut venir des lipides, ce qui peut correspondre de 8 % à 22% de la matière sèche. Afin de préserver les qualités nutritionnelles de ces graisses, tous les industriels n’ont pas d’autres choix que protéger les graisses et huiles incorporées dans les recettes par des anti-oxydants naturels. 

La croissance, la lactation et les efforts physiques importants (chasse, traîneau, …) nécessitent des apports supérieurs à 15%. Certains états comme l’obésité, requièrent en revanche une restriction calorique. Sur un animal vieillissant, les dépenses énergétiques diminuent de 20% par la sédentarité: il convient alors de choisir un aliment moins concentré afin de prévenir toute surcharge pondérale. Derrière le pourcentage de matières grasses indiqué sur les étiquettes, s’ajoutent un grand nombre d’informations qualitatives dans la liste des ingrédients (en particulier sur les sources d’acides gras essentiels: graines de lin, graisses animales, etc.).

© 2011 Husse - Tous droits réservés


D. Les vitamines

L’alphabet vital des nutritionnistes

Une vitamine est une substance indispensable à l’organisme, car il ne peut la synthétiser en quantité suffisante pour son fonctionnement normal. Une vitamine n’a donc pas de rôle énergétique ou structural propre. Elle n’appartient pas une catégorie précise (comme les glucides, protides ou lipides). Elle se définit par son caractère de fourniture obligatoire par l’alimentation quotidienne. Les vitamines contrôlent le fonctionnement de très nombreuses réactions physiologiques, sources d’enzymes, d’hormones, de production d’énergie pour le métabolisme. Elles sont dénommées par des lettres et sont classées en 2 groupes selon leur capacité à se mélanger dans de l’eau ou non:
- vitamines hydrosolubles (groupe B, C, H, PP, …) existant sous forme active dans tous les aliments,
- vitamines liposolubles (A, D, E, K) qui existent dans l’alimentation à l’état de précurseurs appelés « provitamines », dans les tissus animaux (sauf la vitamine E). Elles sont absorbées au niveau du duodénum avec les lipides, dans la lymphe vers le foie. Ces substances sont toutes fragiles et sont facilement détruites avec le temps par la température, l’oxydation, etc.

En pratique, les hypervitaminoses sont plus fréquentes que les carences, car les supplémentations sont faites abusivement dès qu’un trouble sans origine diagnostiquée apparaît et car tous les aliments industriels sont bien complets de ce point de vue. Les fabricants anticipent en effet bien les pertes dans le temps et garantissent l’apport minimal jusqu’à la fin de la date de péremption de leurs boîtes ou leurs croquettes.

Vtamine A (ou rétinol) 

Elle joue un rôle dans l’adaptation de la vision à l’obscurité, au renouvellement du pelage et des cellules de la peau, à la synthèse de certaines hormones et des protéines. On la trouve telle quelle dans le foie, les poissons, les viandes, les produits laitiers, les oeufs et son précurseur (bêta carotène) dans les légumes et les fruits. Absorbée par l’intestin grêle, elle est stockée au niveau du foie.  Les carences se traduiront ainsi par des troubles de la vision (crainte de la lumière, mauvaise vision nocturne, jusqu’à la cécité), un poil terne et une peau sèche, des anomalies de reproduction, une plus grande sensibilité aux infections (notamment pulmonaires). On notera que des ingestions excessives de carotène ne provoqueront pas d’intoxication à la vitamine A.

Vitamines B 

Ce groupe rassemble plusieurs vitamines: B1, B2, B6, B9, B12 qu’on trouve essentiellement dans les levures et les germes de blé. Les effets éventuels des excès ne sont pas connus. Vitamines très impliquées dans les cellules à développement rapide, les carences produisent en général les mêmes problèmes: problèmes cutanés, digestifs, nerveux. Les besoins sont en général minimes car la plupart sont synthétisées par les bactéries intestinales.

La vitamine B1 (thiamine), première vitamine historiquement connue (béribéri chez les mangeurs de riz en Chine), est impliquée dans les réactions qui produisent de l’énergie et dans l’influx nerveux. Absorbée par l’intestin grêle, elle se concentre dans le coeur, le foie, le rein, le cerveau. Les carences se manifestent par de la perte d’appétit et de poids, la fatigue, des troubles de la marche et de la vision, une faiblesse musculaire, des troubles cardiaques. L’ingestion excessive de poisson cru inactive la thiamine. 

La vitamine B2 (riboflavine) est impliquée dans les réactions de production d’énergie à partir des graisses et dans les cellules, l’utilisation des acides aminés. Elle intervient dans presque 50 réactions enzymatiques de l’organisme. Produite par les bactéries intestinales, on la trouve aussi dans les fromages et les oeufs. Les carences, rares chez le chien, provoquent une peau sèche, avec des squames et des rougeurs, une faiblesse musculaire, des inflammations des paupières, de la langue, une fertilité réduite, … 

La vitamine B6 (pyridoxine) intervient dans la synthèse de l’hémoglobine et l’utilisation des grands nutriments. La carence provoque une grande faiblesse musculaire des anémies, des lésions rénales irréversibles et des convulsions. 

La vitamine B9 (folates) est impliquée dans la synthèse de l’ADN et des globules rouges. Les légumes verts et le foie en sont riches. La carence provoque des anémies et des déficits immunitaires (baisse des globules blancs). 

La vitamine B12 (cyan cobalamine) intègre un minéral: le cobalt. Elle intervient dans la synthèse des protéines et la production de globules rouges. On ne la trouve que dans les produits animaux (abats, viandes, poissons). Les carences sont provoquées par le vieillissement, le régime végétarien, les maladies du tube digestif et correspondent à des anémies. Cette vitamine est la seule de ce groupe à être stockée dans le corps.

Vitamine C (ou acide ascorbique) 

Contrairement à l’homme, le chien peut synthétiser la vitamine C (dans le foie à partir du glucose). Ce n’est donc pas une vraie vitamine pour nos compagnons. Elle joue un rôle dans la protection des cellules contre le stress, dans le métabolisme du fer et dans les réactions immunitaires. Elle est donc intéressante chez les animaux vieillissants, les efforts stressants, les dégénérescences et maladies diverses. Un défaut de supplémentation chez les animaux concernés par ces états provoquent retards de cicatrisation, anémie, rachitisme, hémorragie, sensibilité accrue aux maladies. On trouve cette vitamine dans les fruits, agrumes et baies. Absorbée par l’intestin grêle, elle doit être transformée par le foie, puis le rein pour être active.

Vitamine D (ou calciférol) 

Elle joue un rôle dans la production, le stockage et l’élimination du calcium et du phosphore, dans l’absorption intestinale de ces minéraux, la fixation du calcium dans l’os et la réduction de l’élimination urinaire du phosphore. On la trouve dans les huiles de foie de poisson, les poissons gras (sardines, thons), le lait, le jaune d’oeuf. Elle n’est pas présente dans la viande ou les végétaux. Absorbée par l’intestin grêle, elle doit être transformée par le foie puis le rein pour être active. Contrairement à l’homme, le chien ne synthétise que de façon très limitée la vitamine D à partir de la peau grâce aux rayons solaires. Les carences sont aujourd’hui rares: c’est le rachitisme et la maladie des os mous chez le jeune (petite taille, déformation du thorax, dents de lait persistantes, douleurs osseuses et articulaires, fissures osseuses). Les excès ne sont pas rares si on donne par exemple à des chiots des doses destinés à des enfants: une goutte de certains compléments suffisent à satisfaire les besoins d’un jeune d’une tonne de poids (ce qui est rare). Ces excès se traduisent par des calcifications au niveau des reins, poumons, vaisseaux sanguins etc., perte de poids et d’appétit, diarrhée et mort ... En bref, les excès sont très dangereux !

Vitamines E (ou tocophérols) 

Elles jouent un rôle dans la protection des membranes des cellules contre l’oxydation et l’amélioration des défenses immunitaires, c'est-à-dire toutes les maladies liées au vieillissement (dégénérescences cérébrales, maladies cardio-vasculaires, cataractes, …), au stress (sport, pollution). On la trouve dans les graisses végétales, les germes des céréales, et dans une certaine mesure le foie, le beurre et les oeufs. Absorbée par l’intestin grêle, elle est stockée dans le tissu adipeux, le foie et les muscles. Les carences se manifestent par des anomalies de la reproduction, des maladies des muscles, une inflammation généralisée du tissu adipeux, une atrophie de la rétine. Les excès sont sans conséquence car cette vitamine n’est pas absolument pas toxique.

Vitamines K (ou coumarol) 

Indispensable au fonctionnement de certaines enzymes, ce groupe de vitamines joue un rôle essentiel dans la coagulation sanguine et dans les protéines permettant de fixer le calcium dans les os. On la trouve dans les viandes et les légumes (chou, persil, épinard). Absorbée par l’intestin grêle, elle est stockée dans le foie. Certaines bactéries intestinales peuvent en produire. Les besoins ne sont par conséquent pas très importants. Les carences se manifestent toutefois par des hémorragies cutanées, nasales, digestives, cérébrales. Les excès n’ont jamais été répertoriés. La vitamine K est souvent administrée en comprimés, en préparation des interventions chirurgicales pour limiter les risques d’hémorragie.

Vitamine H (ou biotine) 

Certains la classent en vitamine B8. On la trouve dans les abats, les levures et les œufs cuits (le blanc d’oeuf cru contient une substance qui l’inactive). La carence provoque des pertes de poils, une sécheresse de la peau, de la bouche et des yeux. Elle intervient aussi dans le fonctionnement du système nerveux. Son déficit peut ainsi provoquer une paralysie postérieure.

Vitamine PP (ou niacine) 

Certains la classent dans le groupe des vitamines B (B3). En pratique, elle contribue à la santé de la peau et du pelage. Elle intervient à la production d’énergie provenant des glucides, lipides et protides. On la trouve dans les viandes, poissons, céréales et champignons. Les carences (mortelles) se manifestent par une langue noire avec des ulcères, des diarrhées hémorragiques et anémiantes, l’émaciation. Les excès provoquent la dilatation des vaisseaux sanguins, des démangeaisons et brûlures de la peau.

Choline 

Cette vitamine (que certains regroupent avec les vitamines B) intervient dans la transmission de l’influx nerveux, la composition des membranes des cellules et la circulation des lipides. Les carences provoquent un retard de croissance, une surcharge graisseuse du foie et une dégénérescence hémorragique du rein. Il ne s’agit pas au sens strict d’une vitamine car elle peut être synthétisée par le foie et la supplémentation peut être modulée en fonction des apports en méthionine, en folates ou en vitamine B12.

Il faut en particulier ménager les vitamines les plus sensibles (B1, A, E, K) et doser les vitamines A et D qui ne peuvent pas être excrétées si elles sont en excès. Les animaux en croissance, en lactation, en travail ont besoin de sécuriser les apports en vitamines pour assurer les développements rapides des cellules concernées. Les sujets atteints de diarrhée ou en traitement antibiotique peuvent être supplémentés en vitamines B et C. Les atteintes du foie et du rein modifient aussi l’utilisation des vitamines et une compensation doit être faite.

Sur l’étiquette, les quantités de vitamines sont indiquées dans la composition nutritionnelle, en général à la fin sous la forme de teneurs garanties. Les besoins s’expriment en UI (unités internationales standard) par kilo ou par kcal. C’est de l’ordre du micro - ou du milli - gramme: on parle donc de micronutriments. Petites par les quantités mais grandes par la qualité de ces besoins ...

© 2011 Husse - Tous droits réservés

E. Les minéraux

Les minéraux sont indispensables à l’organisme et sont parfaitement dosés dans les aliments complets pour votre Landseer. Aucun apport supplémentaire n’est donc nécessaire. Ils sont apportés par divers ingrédients entrant dans la composition de l’aliment. Ils peuvent être aussi incorporés sous forme de sels purifiés.

Les minéraux sont classés en deux catégories: les macro-éléments, présents en quantité importante, ou éléments minéraux majeurs (calcium, phosphore, potassium, sodium, magnésium) et les oligo-éléments, présents en très faibles quantités, dit élément minéraux mineurs (fer, cuivre, zinc, manganèse, iode, sélénium). Ces derniers représentent à peine quelques mg/kg ou ppm (parties par million). Ils sont néanmoins indispensables à la vie.

Les macro-éléments

Le calcium (Ca) a un rôle très important dans l’organisme: 99% du calcium de l’organisme assure au squelette sa solidité (avec le phosphore). Il permet également le transfert d’informations entre les cellules et la transmission de l’influx nerveux.

Attention: si le taux de calcium apporté à un chiot est trop important, il sera incapable de s’adapter à cet excès et cela provoquera un développement anormal du squelette.

Le phosphore (P) permet un bon fonctionnement de l’organisme et une croissance harmonieuse. Avec le calcium, il donne sa solidité au squelette. L’organisme en a aussi besoin dans la composition des membranes de ses cellules, dans la distribution de l’énergie et au sein des molécules d’ADN (acide désoxyribonucléique) et ARN (acide ribonucléique), porteuses du programme génétique.

Il est par ailleurs important de savoir qu’un rapport entre le calcium et le phosphore doit être respecté. Ce rapport, Ca/P,  doit être compris entre 1 et 2.

Attention: chez le chien vieillissant, le phosphore peut aggraver une insuffisance rénale chronique. Il conviendra donc de réduire, sur conseil de votre vétérinaire, l’apport en phosphore de votre « vieux » Landseer.

Le potassium (K) permet, avec le sodium, d’assurer aux cellules un bon équilibre de pression entre l’intérieur et l’extérieur de celles-ci. Il est essentiel au bon fonctionnement cardiaque.

C’est un élément minéral qui ne pose pas de problème particulier. Votre vétérinaire veillera à surveiller son dosage en cas de fortes diarrhées, de traitement diurétique (risque de perte de potassium) et d’équilibrer son apport dans l’alimentation en cas de maladies cardiaques et rénales.

Le sodium (Na), avec le potassium, est essentiel pour le bon fonctionnement des cellules. Il a par ailleurs un rôle de régulateur de l’équilibre hydrique: sensation de soif, élimination par l’urine.

Ces apports ne posent pas de problème. En effet, le chien, contrairement à l’homme, ne transpire pas et même en cas d’effort important, il n’y a pas de perte en sodium. Il n’y a qu’en cas de certaines maladies cardiaques ou de fortes diarrhées que le vétérinaire peut être amené à modifier les apports alimentaires en sodium.

Les sels de phosphates de sodium jouent un rôle significatif dans la prévention du tartre. Les chiens nourris avec des croquettes enrobées de phosphates de sodium ont un dépôt de tartre bien inférieur à ceux nourris avec un autre type de croquette.

La salive contient des ions calcium qui peuvent former des cristaux d’hydro-xyapatite de calcium, utilisé pour la formation du tartre. Le phosphate de sodium va fixer les ions calcium de ces cristaux qui perdent de ce fait leur rôle dans la formation du tartre. Le phosphate de calcium ainsi obtenu lors de la mastication va se dissocier lors de la digestion, le calcium et le phosphore étant alors utilisés pour les besoins de l’organisme.

Le magnésium (Mg) est un des composants du squelette (avec le calcium et le phosphore). Il intervient dans la conduction nerveuse et les contractions musculaires. Une carence entraîne l’apparition de troubles nerveux. Chez le chien de sport, des apports plus élevés en magnésium sont nécessaires. Le magnésium est également un inhibiteur de la formation de calculs d’oxalate de calcium (calculs se formant dans une urine acide ou à cause d’une augmentation du taux de calcium dans le sang).


Les oligo-éléments

Les oligo-éléments chélatés sont fixés sur une molécule organique ce qui améliore grandement leur absorption. Ils sont alors plus efficaces. Ils sont constitués d’un ion métallique lié à un à trois acides aminés. En utilisant cette forme d’oligo-élément, on en améliore la digestion. Un oligo-élément « classique » n’est absorbé qu’à 30 %, le reste se retrouvant dans les excréments. Avec les chélatés, on a une absorption de plus de 60%.

Le zinc (Zn) est bien connu pour son rôle sur la peau et le pelage dont il améliore la beauté. Il a aussi un rôle dans la cicatrisation, le transport sanguin de la vitamine A, la reproduction et l’élimination des lactates produits lors d’un effort musculaire bref et intense.

Le fer (Fe) est essentiel à la prévention et au traitement des anémies. C’est un composant de l’hémoglobine qui véhicule l’oxygène dans les globules rouges, et de la myoglobine qui véhicule l’oxygène dans le muscle.

Le manganèse (Mn) est très important pour les chiots car il participe à la formation des cartilages et du pelage, mais aussi pour les chiens âgés arthrosiques.

Le cuivre (Cu) est un élément important, anti-anémique. Il est stocké dans le foie et peut être toxique en cas d’excès. Certaines races y sont sensibles, ainsi que certaines lignées. Il agit sur la synthèse des pigments cutanés.

L’iode (I) est vital pour le fonctionnement de la thyroïde. En cas de dysfonctionnement, tous les métabolismes peuvent être perturbés. Cela se manifestera par l’apparition d’un goitre.

Le sélénium (Se) est un antioxydant. Il agit dans la lutte des stress oxydatifs: vieillissement, cancers, maladies inflammatoires, effort physique intense.

© 2012 G. Messagé  - Tous droits réservés 


**************************************************


2. Différentes façons de nourrir son Landseer 

Une alimentation saine et équilibrée est indispensable pour le bon développement de votre compagnon et pour le maintenir en pleine forme. Il existe différentes façons de nourrir son Landseer, dont l’alimentation  ménagère et l’alimentation  industrielle. Quels que soient les aliments choisis, ceux-ci doivent apporter à votre compagnon tous les éléments nutritifs dont il a besoin (cf. partie ci-dessus : « Les nutriments »).

Alimentation  ménagère


C’est l’alimentation préparée chaque jour par le maître, composée à minima de 5 ingrédients différents et indispensables et qui doit prendre en compte de nombreux paramètres inhérents à l’animal (race, sexe, âge, activité, …). On peut rajouter à ces ingrédients de la levure de bière et un yaourt: 
- de la viande ou du poisson (1/3) pour les protéines animales, certaines vitamines, des graisses et du phosphore,
- des féculents cuits (riz ou pâtes) (1/3) pour l’énergie glucidique,
- des légumes verts cuits (1/3) pour les fibres, l’eau, des oligo-éléments et certaines vitamines,
- de l’huile riche en acides gras essentiels (colza par ex),
- complément minéral et vitaminé.

On ne peut pas mélanger n’importe quel ingrédient, ni en n’importe quelle quantité. Malgré cela, il manque encore du calcium, des vitamines et des oligo-éléments; en effet, la ration journalière doit apporter au chien, en quantité équilibrée les uns avec les autres, une cinquantaine de nutriments différents pour couvrir au plus près ses besoins nutritionnels.

Comme on peut le constater, le problème avec ce type d’alimentation, c’est qu’il ne comporte pas les vitamines et minéraux nécessaires. Il doit donc être supplémenté par un complément minéral et vitaminé qui apportera calcium (+/-  de phosphore selon l’âge et la pathologie), des oligo-éléments et des vitamines. En l’absence de chacun de ces ingrédients, l’équilibre de la ration n’est pas couvert.

Il est donc très difficile d’équilibrer une ration ménagère saine et équilibrée. Il faut avoir des connaissances en nutrition canine et en diététique assez solides. De plus, il faut peser chaque aliment. Ce menu n’est donné qu’à titre indicatif pour qu'on puisse se faire une idée de ce que peut-être une ration ménagère. Dans tous les cas, il devra être élaboré avec un vétérinaire ou un nutritionniste vétérinaire.

Ce type d’alimentation, outre le fait d’être contraignant et onéreux, peut provoquer des carences très préjudiciables sur un chiot de race géante en pleine croissance. Si vous souhaitez que votre Landseer soit nourri de cette façon, attendez qu’il soit adulte et faites une transition progressive.

Alimentation industrielle (aliments du commerce)

Elle respecte des règles d’hygiène et de contrôle très strictes. Ses matières premières répondent à des critères très sévères. Parmi les aliments de l’industrie, on trouve trois catégories.

- Les aliments « standard ». Plus gras que les aliments premium et moins digestibles, ils couvrent les besoins usuels du chien, mais sans spécificités. On les trouve dans différents commerces (en grandes surfaces, etc.).

- Les aliments « premium ». Ce sont des aliments « haut de gamme », complets qui couvrent les besoins spécifiques du chien, en fonction de ses besoins physiologiques (taille, âge,  poids, activité).  Ils ont une haute valeur énergétique et une très bonne digestibilité*: il n’y a rien à y ajouter, ni vitamines, ni minéraux. Il en existe pour différents cas: croissance (puppy – junior), âge adulte, chien actif, senior, gestation, light (pour chiens ayant tendance à l’embonpoint) et même pour des races spécifiques … Ces aliments sont vendus dans les circuits spécialisés (animalerie, jardinerie) et chez les vétérinaires. Il en existe un large choix sur le marché de l’alimentation canine. Il convient de bien respecter les quantités à donner, puisqu’il s’agit d’aliments complets.

- Les aliments « diététiques » qui sont prescrits par le vétérinaire et vendus par ses soins en fonction de l’état de santé du chien (obésité, insuffisance rénale, allergie, problème cardiaque, …). Ils ont chacun une composition particulière qui correspond à des indications médicales spécifiques. Il est donc impératif de suivre les recommandations du vétérinaire avant de donner ce type d’aliment à votre chien.

Les aliments industriels se présentent sous trois formes, selon leur teneur en eau.

· Aliments humides (75 à 80% d’eau)

Ce sont les conserves ou les barquettes. Leur composition varie selon qu’il s’agit d’aliments « standard » ou « premium ». Pour les aliments complets, la composition comprend également des légumes. Cette nourriture est stérilisée ou pasteurisée. Soit ces aliments sont complets, c’est-à-dire que l’on ne doit rien y ajouter, soit ils ne le sont pas et il convient de les mélanger avec d’autres aliments tels que des légumes et des  céréales. Etant donné qu’ils sont constitués de 75 à 80% d’eau, leur valeur nutritive est moindre. Ce type d’aliments s’altère très rapidement: une fois la boîte entamée, elle doit être conservée au réfrigérateur. Les chiens apprécient ces aliments car ils sont très appétents. Cependant, ces aliments sont plus gras et plus difficiles à digérer. Ils donnent des selles plus importantes, plus molles et plus odorantes, mais peuvent s’avérer utiles pour les animaux âgés qui ont des problèmes pour mastiquer.

· Aliments semi-humides (25 à 60% d’eau)

Ce sont les aliments cuits, généralement complets, conditionnés en sachets et en petit volume. On les trouve sous forme de soupes à réhydrater (le problème avec les aliments à réhydrater, c’est qu’ils gonflent dans l’estomac du chien, ce qui aggrave le risque de torsion d’estomac), de croquettes ou bouchées moelleuses, mais aussi de burgers, saucissons. De même que pour les aliments humides, une fois l’emballage ouvert, la conservation doit se faire au réfrigérateur et il faut les consommer rapidement. Ce sont les moins représentés sur le marché de l’alimentation canine.

· Aliments secs (moins de 14% d’eau)

Il s’agit de croquettes seules, de croquettes mélangées à des légumes déshydratés et des flocons de céréales. Ces aliments peuvent être à consommer tels quels, soit à réhydrater. Ils sont proposés dans des sacs et existent en grand conditionnement. Ce sont ces aliments qui présentent le plus d’avantages. Leur préparation est équilibrée, leur conservation est plus aisée avec des dates de péremption assez longues.  Ils ont en outre l’avantage de faire mastiquer le chien, nettoyant ainsi les dents, ce qui a un effet préventif sur l’apparition du tartre et de la plaque dentaire. De plus, ils se transportent facilement et ne nécessitent pas d’être conservés au réfrigérateur. Des bacs existent pour leur stockage. Leur dosage est facile grâce aux doseurs spécifiques à chaque marque. Ils sont très digestes et produisent des selles moins volumineuses et moins fréquentes. 
Notons enfin qu’il existe également des aliments « bio » et une ligne d’aliments qui évolue avec les saisons (on pourra faire une recherche sur la Toile pour en savoir plus).

© 2012 L. Delanoë - Tous droits réservés

_____________
 

*: la digestibilité correspond au rapport entre ce qu’un chien ingurgite et ce qu’il digère.


**************************************************



3. L'alimentation à chaque stade de la vie

De la naissance au sevrage

Votre Landseer vient de naître, tout va bien … La grande aventure va commencer ! Son premier réflexe va être de trouver la tétine. Il va ainsi recevoir son premier repas: le colostrum, premier lait indispensable au chiot, car il contient les anticorps transmis par la mère pour le protéger. L’éleveur va donc veiller à ce que tous les chiots tètent ce premier lait. Le lait maternel, ou de substitution si la maman ne peut subvenir au besoin des chiots, sera le seul aliment que recevra le chiot durant un mois. A partir de cet âge, il va commencer à aller voir ce qui se passe dans la gamelle de Maman et va goûter ses premières croquettes. La mère recevra un aliment spécial lactation, généralement un aliment chiot, adapté à ses besoins. Les chiots pourront ainsi avoir accès à un aliment qui leur convient également. L’éleveur présentera 2 à 3 fois par jour des croquettes ramollies, faciles à mâcher pour les chiots. La mère sera enlevée progressivement et les chiots vont acquérir leur indépendance alimentaire tout naturellement. A deux mois, le bébé Landseer est autonome au niveau alimentaire. Il recevra 3 repas par jour jusqu’à l’âge de 6 mois. Ensuite, le rythme des repas sera de deux par jour jusqu’à environ 15 mois. On pourra passer à un repas à l’âge adulte, bien qu’il soit recommandé en race géante de continuer le rythme de 2 repas par jour, pour éviter les torsions d’estomac.

La croissance: jusqu’à environ 24 mois

Cette période est très délicate pour votre Landseer. Il fait partie des races géantes (poids adulte supérieur à 40 kg) et sa croissance peut durer jusqu’à 24 mois. Si, généralement, la taille est acquise vers 15 mois, il va encore se développer, faire sa musculature, faire ses dents d’adulte, sa fourrure de «grand», etc.  Le poids de naissance va être multiplié par 80 à 100.

Il faudra donc veiller à la qualité de l’aliment donné. Il est vivement recommandé pendant cette période de nourrir avec des croquettes haut de gamme. L’alimentation traditionnelle, maison etc. doit être réservée au chien adulte «fini» (cf. paragraphe « les différentes façons de nourrir son Landseer »).

Votre chiot Landseer devra recevoir un aliment très énergétique; en effet, son estomac est plus petit que celui d’un adulte et il est donc très important que les croquettes soient plus concentrées en énergie que des croquettes pour chiot de plus petite taille. Ainsi, le volume des repas sera correct par rapport à la morphologie du jeune chien. Ce problème sera malheureusement permanent pour votre Landseer, car les races géantes sont sujettes aux torsions d’estomac. Le contenu alimentaire ne doit donc pas être trop important pour ne pas le dilater exagérément.

De plus, le chiot de race géante à des capacités digestives plus réduites qu’un chiot de petite race : son tube digestif ne représente que 2.7% de son poids total contre 7% pour un chiot de petite race. D’où l’importance d’utiliser un aliment hyper digestible.

Ses besoins

Comme tous les chiots, votre Landseer va avoir besoin d’énergie, de protéines, de lipides, etc.  (cf. paragraphe « les nutriments »). Si ces besoins sont identiques pour tous les chiens en croissance, il existe néanmoins des particularités pour les races géantes qu’il conviendra de connaître afin d’éviter des erreurs.
-         Ne pas donner trop de minéraux, notamment calcium et phosphore: leur excès peut entraîner de graves malformations du squelette (dysplasie, …)
-                  La croissance du Landseer est longue et progressive, à l’inverse des petites races chez qui la croissance est courte et rapide; un excès d’énergie peut provoquer des malformations ostéo-articulaires et, surtout, un risque de surcharge pondérale nocif pour les articulations et risquant de donner un Landseer adulte obèse.
-                  L’apport en lipides chez les races géantes doit être moins important que pour un chiot de petite race; tout excès contrarierait la croissance avec risque de surpoids.
.
De toutes ces particularités, il faudra retenir qu’on ne nourrit pas un Landseer comme un Chihuahua. On privilégiera les croquettes « junior » adaptées aux races géantes. Les repas seront fractionnés pour une meilleure assimilation et il devra toujours disposer d’une eau fraîche à volonté.

Le Landseer adulte à l’entretien

Un Landseer à l’entretien est un chien qui a une activité « normale » (non sportive), vit à une température d’environ 20°C, n’est pas malade, n’est pas à un stade physiologique particulier (gestation, lactation, …). Sa ration devra donc lui permettre de « vivre » tout simplement. Il paraît donc évident que  si votre Landseer vit dehors, par exemple, son alimentation devra être adaptée.

Les repas que vous allez donner à votre chien vont couvrir ses besoins dits de « maintenance ». Une fois choisi l’aliment que vous lui servirez, il faudra voir si celui-ci lui permet d’une part de maintenir son poids idéal, sans apport excessif en matières grasses, et , d’autre part, de lui donner un beau poil.

Rappelons encore qu’il est bon de servir deux repas par jour à votre chien, afin d’éviter toute torsion/dilatation d’estomac. Si vous optez pour les croquettes, choisissez-les de grande taille, afin qu’il prenne le temps de les mâcher (c’est aussi bon pour le tartre).

Le Landseer en activité

Votre chien est sportif, il vous faudra faire évoluer l'alimentation. Il est déconseillé d’augmenter simplement la ration. Comme nous l’avons spécifié plus haut, les races géantes ont un plus faible volume digestif que les petites races. Augmenter les quantités revient à distendre l’estomac avec les risques de torsion qui vont avec. La meilleure façon de nourrir un sportif est de lui acheter un aliment pour chiens actifs, plus riches que les aliments de maintenance. Attention à ne pas le « sur-nourrir » quand il est au repos. Avant toute activité physique, le chien doit avoir digéré. Il convient donc de le nourrir tôt le matin et le soir après l’effort.  Rappelez-vous que le Landseer doit digérer dans le calme.

Le Landseer en reproduction

-         Le mâle: il n’a pas de réels besoins supplémentaires pendant la période de reproduction. Toutefois, son alimentation doit être de qualité afin qu’il soit tout simplement « en forme », sans excès de poids ni maigreur, avec un beau poil. La semence d’un chien reproducteur mal nourri baissera et ses performances s’en ressentiront.

-          La femelle: ce qui est dit précédemment pour le mâle est aussi valable pour la chienne reproductrice en phase de repos. Une bonne alimentation équilibrée lui permettra d’aborder la gestation « sereinement ». Elle devra avoir un poids convenable. Un mauvais état corporel (maigreur ou surpoids) aura des conséquences néfastes sur la prolificité et la fertilité. Pendant le premier mois de gestation, la chienne n’a pas de besoins spécifiques. Cette période est l’organogénèse. Les organes des chiots se mettent en place. C’est pendant les 3 dernières semaines de gestation que les chiots vont grossir et prendre 80% de leur poids de naissance (les autres 20 % sont pris en début de gestation). Il va falloir obligatoirement changer l’aliment de la chienne et la passer à un aliment de type « junior » parfaitement adapté à ces besoins.



Attention cependant, car, à cette période, un problème survient: la chienne rechigne souvent à manger. En effet,  l’augmentation de l’utérus, liée au développement des chiots, va la gêner. Son estomac et ses intestins auront moins de place et la digestion se fera plus difficilement.  La distribution de la ration devra donc  se faire très souvent, en petite quantité. On peut aussi laisser cette ration à volonté.

La qualité de l’aliment est très importante:
.  la mère ne doit pas manquer de glucose sinon, il y a risque d’hypoglycémie chez les chiots pouvant entraîner leurs morts.
. le taux de protéines doit être augmenté. Si ce n’est pas le cas, la mère va perdre sa masse musculaire et aura beaucoup de mal à assumer la lactation.
. l’apport de calcium doit être augmenté d’environ 60% en fin de gestation, afin d’assurer la minéralisation des os des fœtus. Mais, attention, un mauvais dosage est préjudiciable à la chienne, qui risque une crise d’éclampsie (hypocalcémie). Un apport non mesuré en calcium va bloquer les hormones régulatrices et,  si la mère a besoin de calcium à la mise-bas ou en lactation, le système régulateur étant au repos, elle ne pourra pas puiser dans ses réserves et déclenchera la crise, mettant sa vie et celles des chiots en danger.
. la vitamine A doit être augmentée. Elle a un rôle très important dans la protection des épithéliums chez les nouveaux nés. Son taux sera doublé dans la ration de la mère. Toutefois, il faut être très vigilant, car  un surdosage peut provoquer les malformations des fœtus et une mortalité intra-utérine.

Il convient donc de ne pas jouer les apprentis cuisiniers et de faire confiance à l’alimentation Premium, adaptée à la chienne gestante et aux chiots. 

La lactation

C’est la période la plus exigeante. L’alimentation de votre Landseer ne doit pas être négligée. En effet, le lait de la chienne est très riche et la mère doit être parfaitement nourrie pour produire ce lait. Quelques chiffres pour mieux comprendre sont nécessaires: le lait de vache contient 750 kcal/kg, alors que celui de la chienne en contient de 1200 à 1500 kcal/kg. 

Le pic de lactation se produit à la 4ème semaine de vie des chiots et la quantité produite dépend bien sûr du nombre de chiots qui tètent. La mère recevra un aliment très énergétique qu’il faudra laisser en permanence: pas question de rationner la chienne. Pensez à mettre sa gamelle à proximité de la caisse de mise-bas. On utilise en général des croquettes pour chiots, qui sont parfaites pour la mère, et que les chiots commenceront à manger avec elle au moment du sevrage. 

La maman va maigrir pendant sa lactation,  mais elle doit reprendre son poids au sevrage des chiots. Si ce n’est pas le cas, c’est que son aliment n’était pas le bon. Ne pas oublier l’eau: le lait en contient 80% et la mère doit donc avoir une gamelle d’eau propre à volonté.

Le Landseer stérilisé

La stérilisation du mâle ou de la femelle va entraîner un arrêt des sécrétions des hormones sexuelles. Les besoins énergétiques du chien vont diminuer. Malheureusement, on observe, à la suite d’une stérilisation, une augmentation de l’appétit. Si on ne fait pas attention au régime alimentaire de son chien, on aura vite fait de le transformer en boule de graisse.

Il convient, après l’opération, de peser le chien tous les 15 jours pendant les 3 premiers mois, puis tous les mois pendant encore 6 mois,  afin de surveiller de près sa courbe de poids. Cela va permettre d’ajuster au mieux son régime alimentaire. Il vaut mieux établir un régime avec votre vétérinaire afin d’éviter toute carence. Tous les chiens stérilisés ne grossissent pas après l’intervention, notamment ceux qui restent actifs.

Le Landseer âgé

L’organisme du chien âgé ne réagit plus comme avant. Ses besoins changent et il va falloir adapter l’alimentation à son âge. Les besoins énergétiques du  vieux chien baissent d’environ 10 %. Si on ajoute à cela le fait qu’il est beaucoup moins actif,  il faudra veiller à ne pas le suralimenter: attention à l’obésité qui le guette et qui pourra aggraver certaines pathologies.

La ration devra être d’excellente qualité: haute digestibilité (le transit ne s’effectue plus aussi bien qu’avant) pour une meilleure absorption des éléments nutritifs. Le vétérinaire devra surveiller l’apparition d’une pathologie nécessitant une adaptation de la ration. Exemple: une insuffisance rénale nécessitera un apport protéinique faible.

Les croquettes actuelles sont très bien adaptées au chien âgé et il est vivement conseillé de les utiliser. Une alimentation familiale est très difficile à équilibrer et pourra aggraver un problème naissant. Il faudra penser aux problèmes dentaires: tartre, manque de dents, problème de gencives. Ils devront être pris en compte pour le choix de l’aliment. Dans certaines situations, les croquettes devront être remplacées par un aliment « mou », facile à mâcher donc à assimiler. Il est conseillé dans ce cas d’utiliser les soupes à réhydrater. Pensez à demander conseil à votre vétérinaire. Avec l'âge, le chien appréciera la régularité des repas. Préférez deux repas par jour plus facile à assimiler, et n'oubliez pas l'eau à volonté.



En bref

Si la méthode traditionnelle, les soupes à réhydrater et les boîtes peuvent convenir à un adulte qui a fini sa croissance et son développement, il n’en va pas de même pour un chiot, et surtout pour un chiot de race dite géante.

Pendant les premiers mois, le Landseer va avoir une prise de poids rapide et importante. Sa croissance est longue et délicate. Une suralimentation, ou une alimentation mal équilibrée, va lui faire courir le risque de développer des déformations squelettiques (dysplasie coxo-fémorale, entre autres), sans parler de la destruction de ses aplombs. Il est donc impératif de surveiller la croissance de votre chiot.

La santé de votre chien passe donc par son alimentation. A vous de bien lire les étiquettes et de faire le bon choix dès le départ, d’autant que votre chiot va vite prendre des habitudes alimentaires et risque de ne plus vouloir en changer. Compte tenu de tout ce qui précède, voici une synthèse des points essentiels à retenir pour bien nourrir votre Landseer:

­  -  Bien choisir son alimentation, selon son âge, son format et son activité.
­ - Ne pas changer brutalement d’alimentation, afin d’éviter tout problème de digestion. Leur  flore intestinale s'adapte plus lentement que la nôtre. Si vous devez changer, la transition doit se faire progressivement, en mélangeant,  sur une semaine, les anciens et les nouveaux aliments.  Diminuer tous les 2 jours d’un quart la ration du premier aliment en remplaçant ce quart enlevé par le nouvel aliment.
­  -  Conserver les conditionnements entamés comme préconisé par les fabricants (pour les croquettes, il existe dans le commerce des bacs spécifiques pour leur conservation).
­   - Etre régulier dans la distribution des repas
­   - Respecter les recommandations journalières mentionnées par les fabricants et figurant sur les conditionnements. Elles peuvent être ajustées à la hausse ou à la baisse, de 10 à 15%, en fonction du niveau d’activité de votre chien, de sa condition physique et de ses besoins individuels ou de la saison. Des doseurs existent pour les croquettes. Fractionner les repas, afin de ne pas lui donner en une seule fois un repas trop volumineux: 1 à 2 repas par jour pour un adulte, et jamais de libre-service; en effet, nos Landseer, comme les autres grands chiens, ont une faible capacité digestive. Pour un chiot, ne le laissez pas manger trop, ni à volonté. Il ne grandira pas plus, ni plus vite.
­   - Vérifier régulièrement la masse corporelle (ou poids de forme) de votre chien. Vous devez sentir ses côtes sur les côtés, son ventre ne doit pas tomber et vous devez voir le dessin de sa taille lorsque vous le regardez de dessus. Des croquis figurent sur certains sacs de croquettes Premium pour vous permettre de faire cette évaluation. Par ailleurs, des fiches de suivi nutritionnel existent: demandez-les à votre vétérinaire.  
­   - Surveiller le poids de votre compagnon, son poil, son appétit, son comportement, ses déjections
­      -  Lui laisser en permanence à disposition de l’eau propre et fraîche
      -   Surveiller sa santé et, en cas de problème, consultez votre vétérinaire

© 2012 G. Messagé et L. Delanoë Tous droits réservés 

 **************************************************



4. Alimentation et maladies 

L’existence d’une maladie ou d’une convalescence peut modifier l’appétit et la digestion. On estime par exemple que la moitié des animaux hospitalisés souffrent de malnutrition. Une bonne nutrition est essentielle pour leur redonner des forces, pour restaurer les organes atteints (cicatrisation, etc.) et, surtout, maintenir leurs défenses immunitaires. Voici quelques  précautions à prendre. 

Que se passe-t-il ? 

Les facteurs responsables sont le manque d’appétit, le stress, la peur, l’incapacité à manger (problème mécanique ou simplement lié à la douleur), des défauts d’absorption (manque de renouvellement des cellules, des muqueuses intestinales, buccales ou nasales) et un métabolisme orienté plus vers la destruction que la synthèse.

La maladie provoque des destructions de certains tissus ou un mauvais fonctionnement de l’organisme par une altération de la synthèse des enzymes, hormones, anticorps, globules blancs, hémoglobine, etc. Toute la mécanique s’enraye plus ou moins rapidement. Le foie (usine de retraitement) et les reins (station d’élimination) souffrent en premier.

Certains vétérinaires préconisent même d’augmenter la qualité de l’alimentation avant les interventions chirurgicales pour faciliter ou accélérer la récupération. Le but général sera d’éviter que l’organisme de votre Landseer n’aille puiser au fond de ses réserves et qu’il ne s’affaiblisse encore davantage. 

Que faut-il faire ? 

Le premier objectif (dans les 24h) est de satisfaire les besoins en eau par un abreuvement constant. Une eau fraiche, propre et très facilement accessible, à tout moment de la journée, est cruciale car l’organisme est souvent déshydraté (vomissements, diarrhées, fièvre, refus de manger). Cette déshydratation crée souvent un cercle vicieux qui aggrave encore le déséquilibre et peut être rapidement fatal. 

Le deuxième objectif (dans les 48h) est de couvrir les besoins en énergie pour permettre toutes les synthèses possibles et les réparations des tissus. Une haute concentration énergétique de la ration permet de réduire le volume dans l’estomac et de faciliter ainsi la digestion. Il faut augmenter de 35 à 100% les apports selon les cas: 35% en post-opératoire, 50% pour des traumatismes et des cancers, 70% en état infectieux grave, 100% sur une brûlure importante. La seule façon efficace d’augmenter la concentration en calories est d’accroitre le pourcentage de graisses dans les aliments du commerce (ce qui contribue aussi à l’appétence). Si chaque gramme contient plus de calories, l’animal mange moins et le fabricant doit donc compenser en apportant plus des autres nutriments dans la composition, de façon à satisfaire les besoins minimaux journaliers. Seuls les aliments haut de gamme sont conçus avec cet objectif. 

La troisième priorité (dans les 72h) est l’apport en protéines. Elles sont particulièrement importantes en cas d’hémorragie, d’affection des reins ou des intestins et des brûlures. Il convient de recourir à un aliment très riche en protéines car les besoins peuvent être multipliés par 2 ou 3. La qualité des sources protéiques doit aussi être rehaussée pour garantir une meilleure digestibilité. En bref, tout doit être fait pour faciliter la récupération de l’organisme déjà affaibli. Là encore, seuls les aliments haut de gamme ont des cahiers des charges rigoureux pour satisfaire cet objectif. 

Enfin, des appoints vitaminiques (vitamines B et K s’il y a perte de sang ou traitement antibiotique) et minéraux (zinc) peuvent être intéressants pour soutenir les fonctions des organes. Certains ingrédients, comme les antioxydants (les vitamines E et C en font partie), réduisent les agressions physiologiques des tissus. 

Si votre Landseer refuse de manger 

Si votre Landseer n’arrive pas à se nourrir spontanément, il faut l’aider en augmentant l’appétence de la ration: cela peut consister à chauffer la ration humide (à la température de leur corps, c’est-à-dire 38°C ou 39°C), privilégier les variétés qu’il préfère ou donner exceptionnellement un aliment de très haute qualité. C’est parfois aussi tout simplement nettoyer les narines encombrées pour qu’il sente bien sa ration. La maîtrise de la douleur ou du stress ne doit pas être sous-estimée. Il faut enfin vérifier l’état de la bouche. 

Votre simple présence ou le fait d’enduire vos doigts de l’aliment peut dans certains cas faciliter la prise alimentaire. Attention toutefois à la prise de mauvaises habitudes, car votre compagnon risque de ne vouloir manger qu’avec vous après la récupération. C’est tellement plus agréable ... Sachez que le poulet, le riz et le fromage blanc sont particulièrement intéressants pour leur appétence et leur digestibilité. Le fractionnement des repas est enfin important pour faciliter l’assimilation des nutriments. 

Si, malgré tous vos efforts, votre compagnon refuse toujours de s’alimenter après 3 ou 4 jours, il faut impérativement revenir vers votre vétérinaire traitant pour qu’il mette en place une alimentation liquide par sonde ou par perfusion. Certains médicaments peuvent améliorer l'appétit, mais ils ne pourront pas être utilisés longtemps. 

© 2011 Husse - Tous droits réservés 



**************************************************



5. Alimentation et cancer

Les chiens atteints de cancer souffrent souvent de dénutrition: ils sont très maigres, affaiblis. Comme les traitements deviennent plus efficaces, ils se prolongent dans le temps et contribuent au développement de plus en plus d’états cachectiques. En choisissant la bonne alimentation, il ne s’agit bien-sûr pas de guérir, mais d’améliorer significativement le bien-être et d’influencer l’espérance de vie de nos Landseer malades. Bien que les recherches sur les doses recommandées soient encore à un stade balbutiant, nous pouvons néanmoins faire le point pour vous en abordant les grands principes à suivre.

Que se passe-t-il d’un point de vue nutritionnel, en cas de cancer ?

La perte sévère d’appétit se traduit par une perte de poids, due à une fonte des graisses et des muscles à la fois. Cette double perte signe un état appelé cachexie. D’autres maladies survenant en même temps que le cancer peuvent expliquer cet état d’amaigrissement prononcé. Votre vétérinaire traitant saura faire la part des choses pour déterminer la vraie origine du problème. Il faut noter que les chats sont beaucoup plus souvent cachectiques (44%) que les chiens (5%).

Vous-même serez en mesure de constater la perte musculaire, en notant l’apparition de reliefs osseux jusque-là invisibles: sur la mâchoire, les hanches et les épines vertébrales dorsales en particulier.

Le développement de la tumeur et la destruction des tissus environnants consomment une grande partie de l’énergie ingérée. La vie de la tumeur est en particulier très liée à l’utilisation des sources de glucose avec un moins bon rendement  et une mobilisation accrue des acides aminés des muscles et des acides gras des cellules graisseuses. En jouant sur ce point, on peut ralentir la progression de la maladie et donc améliorer le temps de survie.

Les conséquences en matière de recommandations nutritionnelles

Comme les glucides sont un facteur important de croissance des cellules cancéreuses, il faut les en priver dans une certaine mesure. En résumé, il faut augmenter les apports en matières grasses et en protéines, tout en réduisant les apports en sucres. Les croquettes sont d’importantes sources de glucides: la solution peut être de vous orienter vers les conserves haut de gamme très appétentes.

Vous pouvez aussi toutefois acheter des croquettes pour chiens actifs ou stressés. Certains acides aminés, comme la glutamine, la L arginine et la leucine peuvent ralentir la progression de la tumeur et jouer sur l’immunité. De nouvelles études sont cependant nécessaires pour confirmer les premières observations.

La supplémentation en acides gras oméga 3, EPA et DHA, grâce aux huiles de poissons, contribue à réduire la vitesse de croissance. Ces acides gras sont aussi conseillés lors de radiothérapie.

Le sélénium associé à la vitamine E et le béta carotène ont un rôle plus préventif du risque d’apparition qu’un rôle limitant du développement tumoral. D’une manière générale, la supplémentation en antioxydants n’est cependant pas conseillée en cours de chimiothérapie ou de radiothérapie car elle peut en réduire les effets.

Quelques éléments de prévention

L’obésité est un facteur de risque. D’une manière générale, une alimentation équilibrée réduit la probabilité d’apparition de certaines tumeurs (mammaires, en particulier). Stimuler l’appétit précocement est aussi important que combattre la douleur: attention aux aversions qui se développent au moment de la chirurgie, de la chimiothérapie ou radiothérapie (refus de l’aliment associé aux troubles digestifs provoqués). Alimenter à la main, réchauffer les aliments ou prescrire des médicaments qui augmentent l’appétit peut s’avérer nécessaire.

© 2012 Husse Tous droits réservés


**************************************************



6. L'alimentation et l'immunité

Le système immunitaire défend avant tout l’organisme contre les maladies infectieuses (virus, bactéries, champignons et parasites) et l’intrusion de tout élément étranger. Il peut aussi se dérégler et déclencher des allergies, des maladies auto immunes (où les organes s’autodétruisent), ou parfois même intervenir indirectement dans certaines affections comme dans l’obésité ou le diabète.

Ce système, indispensable à la protection de l’organisme, dépend en fait beaucoup des apports et des équilibres nutritionnels. L’alimentation fait en effet jouer, en plus ou en moins :
· la fabrication et le fonctionnement de certaines cellules (lymphocytes qui produisent les anticorps ou activent les cellules tueuses…),
· la synthèse de molécules actives (messagères ou destructrices).

Les interactions entre immunité et nutrition sont loin d’être élucidés. Faisons le point pour vous des avancées dans ce domaine.

Quelques éléments de base

Une fois reconnus comme étranger et absorbés par les cellules tueuses, les agents pathogènes sont détruits par des substances oxydantes et des enzymes d’origine physiologique. Pour se protéger des inévitables dommages collatéraux affectant les tissus environnants, l’organisme produit aussi en parallèle ses propres systèmes antioxydants naturels: il s’agit de la vitamine C, de la vitamine E, de la taurine et du glutathion. Ces molécules ne peuvent exercer leur fonction auto-protectrice qu’avec des minéraux: cuivre, sélénium, zinc, fer et manganèse.

Les enzymes sont fabriquées à partir des acides aminés issus des protéines. Une fois l’agent extérieur combattu, l’organisme mémorise ses caractéristiques pour agir plus rapidement dans la reconnaissance, l’attaque et l’élimination futures de cet étranger. Ce sont les lymphocytes qui agissent à ce stade en fabriquant les anticorps à partir, là encore, de protéines et qui activent à nouveau les cellules de défense.

La multiplication des globules blancs est, quant à elle, intimement liée aux apports dans de nombreuses vitamines (du groupe B en particulier). Des acides aminés comme la glutamine et l’arginine sont tout aussi indispensables à la multiplication et au fonctionnement énergétique du bataillon de cellules.

Enfin, l’efficacité de tout le système immunitaire est basée sur la communication de messagers à base de protéines (encore une fois !) ou d’acides gras. Le contrôle de l’inflammation est en particulier soumis à un équilibre subtil entre différents types et concentrations d’acides gras.

De toute cette complexité, vous comprendrez alors que, si les aliments sont mal formulés en protéines, minéraux et vitamines, les apports ne sont pas suffisants pour régénérer ces systèmes d’auto-défense. Tout défaut d’équilibre ou de qualité des sources alimentaires peut par conséquent conduire à un déficit en un ou plusieurs éléments, compromettant la synthèse en quantité suffisante des molécules actives.

Conséquences de la malnutrition sur l’immunité

De façon plus concrète, on trouvera ci-dessous les principaux effets des déficits nutritionnels dans certains nutriments:
×         -  zinc: diarrhée, augmentation des infections cutanées
×          - cuivre: anémie, déficit en globules blancs
×          - sélénium: augmentation de la sensibilité aux infections et du vieillissement
×          - fer: anémie, augmentation de la sensibilité aux infections
×          - vitamine E: augmentation des allergies et du vieillissement
×          - vitamine A: augmentation de la sensibilité des muqueuses (oculaires et respiratoires
×          surtout), diarrhée
×          - protéines: augmentation de la sensibilité à toutes les infections
×          - pas assez d’énergie provenant des protéines: diarrhée, augmentation de la morbidité et de
×          la mortalité
×          - déséquilibres entre oméga 3 et oméga 6: effet pro-inflammatoire au niveau de la peau.

Chez de jeunes animaux, des déficits nutritionnels dans les minéraux cités plus haut peuvent ainsi rendre inefficaces les vaccinations. D’une manière générale, toute sous-alimentation affecte le fonctionnement des organes qui produisent les systèmes de défenses et sensibilise les tissus au contact des agressions extérieures (peau et intestin). L’obésité induit enfin, quant à elle, un état inflammatoire général chronique et une hyperglycémie, qui altèrent l’efficacité du système immunitaire.

Impact des réponses immunitaires sur l’état nutritionnel

Les phénomènes inflammatoires et/ou douloureux peuvent réduire l’appétit et provoquer des pertes de poids. Des allergies constantes fatiguent énormément l’organisme dont le fonctionnement global est perturbé. Les malabsorptions ou les pertes aggravent enfin les déficits en vitamines et en protéines.

Comment influencer l’immunité par l’alimentation

Les procédés de fabrication peuvent conduire à la création de substances allergisantes à partir des protéines des différentes matières premières. Il convient ainsi souvent de casser ces nutriments en petits morceaux ou de choisir des sources rares pour réduire le risque d’allergies.

L’apport privilégié d’acides gras de la série oméga 3 (EPA/DHA), par les huiles de poisson, ont un effet anti-inflammatoire au niveau de la peau et des cartilages. L’apport en caroténoïdes, du type lutéine (extrait de tagetes) et de beta carotène, renforce l’immunité, en particulier la réponse aux vaccins. La supplémentation en arginine et en glutamine stimule les défenses. Elle est spécialement recommandée en cas de traumatisme, chirurgie, infection grave ou brûlure.

La supplémentation en lysine pourrait protéger contre certains virus, du type herpès, mais cet intérêt dépasse la faisabilité industrielle. Un manque d’aliment dans l’intestin, par sous-alimentation, diminue enfin la production au niveau digestif et respiratoire des anticorps contre les virus et les bactéries. Ce manque augmente les réponses inflammatoires locales et diminue l’absorption. Tout faire pour une reprise des consommations est donc la clé pour accélérer la récupération, même en cas de lésion grave de l’intestin. Il convient par contre de choisir un aliment de très haute digestibilité.




**************************************************



7. Les friandises

Que ce soit pour  récompenser votre chiot ou votre chien lors de ses apprentissages, pour nettoyer ses dents ou encore tout simplement pour lui faire plaisir, les friandises doivent être données à bon escient et sans excès, car elles ne doivent en aucun cas nuire à sa santé. Leur distribution ne doit donc pas être systématique et vous lui ferez tout autant plaisir en lui donnant une caresse.

Les friandises ne remplacent pas le repas mais viennent en complément de celui-ci. Il est donc conseillé de ne pas en abuser si vous ne souhaitez pas que votre Landseer prenne trop de poids, ce qui est préjudiciable pour lui.

Dans tous les cas, c’est le maître qui décide de donner une friandise et pas le chien qui la réclame, sinon il risque de prendre de mauvaises habitudes. Friandise ne signifie pas sucre ou restes de table, surtout que certains aliments sont toxiques pour nos nounours.

Tout comme pour l’alimentation, il existe dans le commerce et  dans les circuits spécialisés un large choix de friandises adaptées pour notre compagnon, que ce soit de par leur forme, leur saveur, leur texture,  mais aussi  leur objectif.

Ne pouvant pas toutes les énumérer, nous vous citons ci-après quelques exemples.

Forme

-         A croquer, tels que les bouchées, les biscuits,  les fourrés,  les enrobés, les pastilles, …

-         A mastiquer ou à ronger, tels que les os, les lamelles, les bâtonnets, les oreilles de porc ou de bœuf, la panse de bœuf séchée,  en forme de brosse à dents  ou de chaussure, …

Ces friandises sont adaptées à la mâchoire de votre chien, car elles sont présentées sous différents formats: pour chien mini, médium ou  maxi.

Saveur

Les os pressés ou noués sont en général en 100% peau de buffle. Certains biscuits sont à la chlorophylle, d’autres à la viande (bœuf, agneau, gibier) ou au poisson.

Objectif

Il y a celles destinées à l’hygiène bucco-dentaire, d’autres pour la peau et le pelage ou encore celles pour chiot ou chien actif mais également d’autres qui sont des compléments alimentaires ou qui sont hypoallergéniques.

Enfin, si cela vous tente, vous pouvez préparer vous-même les biscuits pour votre nounours. Il existe des recettes sur la Toile et cela revient moins cher. Par contre, une fois préparés, leur conservation est limitée, comme pour tout aliment préparé « maison ».

© 2012 L. Delanoë Tous droits réservés

Cuisine canine: récompense pour chiens

Recette pour 1 kg de farine:

Préparation d'un bouillon à l’aide de bouillons-cubes:
- amener de l’eau à ébullition
- y faire fondre les cubes de concentré de bouillon de viande de mouton ou de bœuf , selon les quantités indiquées sur l’emballage - augmenter cependant un peu la proportion d’eau, car les bouillons sont assez salés
Ajouter à la farine 2 œufs, 1 cuillère à soupe de sucre


Verser le bouillon progressivement afin d'obtenir une boule comme pour une pâte à tarte
Une fois la pâte prête, en faire des boudins de la grosseur des récompenses finales
Les couper ensuite en rondelles, tels des saucissons, de la taille d’un caramel arrondi
Cuire dans un four à 180°C environ, et retirer quand le milieu est bien sec.

Voilà, "Y 'a plus qu'à ...". Ce n’est pas compliqué et ça va assez vite.


Bonne cuisine !
F. Michau


"Je ne sais pas cuisiner mais je jardine ! "



    Une alimentation complète et équilibrée, qui répond le plus précisément possible aux besoins de votre chien, distribuée dès son plus jeune âge dans des quantités qui lui permettent de conserver une masse corporelle idéale, associée à une activité  physique régulière et à des contrôles vétérinaires périodiques, contribue à améliorer le bien-être et l’espérance de vie de votre compagnon d’1½ à 2 ans environ.



"Miam ! c'est bon les plantes du jardin... mais on m'a dit que je pouvais en mourir !
Vite, je vais lire ce qui suit ..."

**************************************************



8. Les plantes toxiques 

Les plantes ne sont pas toutes médicinales ... Des amis viennent de vous offrir une nouvelle plante, ou vous promenez votre Landseer dans la campagne. Curiosité oblige, il s’y intéresse, mâchonne ou ingère des feuilles ou des baies. Attention, il faut observer votre compagnon et si vous reconnaissez l'une des plantes citées ci-dessous, consultez votre vétérinaire au plus vite. 

Quelles sont les plantes concernées ?

· Plantes à risque digestif (vomissements, diarrhée): Bouton d'or, Bégonia, Buis, Chèvrefeuille, Glaïeul, Glycine, Houx, Iris, Jacinthe, Jonquille, Narcisse, Philodendron, Rhododendron, Rhubarbe, Tulipe.

· Plantes dangereuses: elles peuvent provoquer des troubles nerveux, respiratoires ou cardiaques: Arum, baies du Gui, Hortensia, Laurier rose ou cerise, Lierre, Lupin.

· Plantes mortelles: elles peuvent provoquer la mort par arrêt cardiaque, une inflammation aigüe des reins, destroubles nerveux, etc.: Aconit, Colchique, Cigüe, Digitale, If, Muguet, Pois de senteur, Ricin.

Cannabis

L’intoxication par le cannabis survient lorsque le chien ingère une barrette ou une plaque. L’intoxication par inhalation est rare. Cette plante agit rapidement, pour produire tout d’abord salivation, tremblements, incoordination des mouvements, paralysie partielle. L’animal est excité ou, au contraire, très abattu; on ne sait pas bien s’il a des hallucinations. En tout cas, des difficultés respiratoires peuvent apparaître, avec coma et mort dans les cas graves.
Feuille de cannabis

Tabac

Si vous laissez traîner des cigarettes ou des cigares, certains curieux vont trouver malin de les consommer. L’état général est atteint, avec prostration, perte d’appétit, quelques troubles digestifs éventuellement, mais surtout là encore de l’incoordination motrice et des tremblements. La guérison survient en quelques jours si le Landseer n’en a pas trop consommé. Dans le cas contraire, des troubles cardiaques et une diarrhée à odeur de tabac viennent précéder un coma et une mort probable.
Tabac

Gui

En mangeant les baies à Noël (en grande quantité), le chien, en hypotension, va abondamment saliver, vomir, avoir des diarrhées. Le plus spectaculaire est la perte d’équilibre et surtout une hyperréactivité à toutes les stimulations. C’est une intoxication grave et fréquemment mortelle.
Gui

Houx

Le tableau clinique est classique après absorption des baies rouges: vomissement, diarrhée, salivation en cas de consommation modérée, abattement et coma en cas d’ingestion plus importante.
Houx

Pommier d’amour

Cet arbuste vert à fleurs blanches, qui donne des fruits verts, jaunes puis rouges est utilisé en décoration à Noël. Ses fruits sont toxiques avec les mêmes symptômes que le houx, avec des convulsions en plus. L’évolution est en général moins grave.

Pommier d'amour

Philodendron

Il provoque une inflammation des babines avec salivation. Vomissements et diarrhées se joignent au tableau. Le pronostic est généralement bon.

Les différents types de philodendron

Laurier rose

Dans l’heure, des coliques violentes accompagnées de diarrhées et vomissements surviennent à côté de signes nerveux (tremblements et convulsions). Le tout peut conduire à un coma mortel.
Laurier rose

If

Cette plante est très toxique (moins de 8 g de plante fraîche par kg de poids).  En cas d’ingestion massive, la mort est foudroyante. Si la quantité consommée n’est pas trop importante, les symptômes sont: prostration douleurs abdominales, vomissements, tremblement, chutes brutales sur le côté, coma et mort. Le traitement est malheureusement souvent illusoire. 


If

Que faire si cela se produit ? 

En cas d'ingestion d'une plante toxique, ne donnez pas à manger ni à boire. Il convient de faire vomir le chien le plus rapidement possible (à l'aide du sirop d'Ipéca, par exemple) ce qui limitera l'absorption du produit toxique. Votre vétérinaire devra intervenir dans les 3 heures maximum suivant l’ingestion. Si le Landseer ne vomit pas, il faudra procéder à un lavage gastrique, administrer un pansement digestif (charbon activé), et traiter les symptômes s'ils sont déjà apparus.

Ces derniers surviennent de 30 minutes à 3 heures après l'ingestion. Souvent, le propriétaire ignore l'origine de l'intoxication et le vétérinaire instaure un traitement visant à soutenir les fonctions principales (cardiaques, respiratoires, hépatiques, rénales), à tranquilliser l’animal en cas de troubles nerveux, et à éliminer le plus rapidement possible les toxines (par une mise sous perfusion). L’hospitalisation de 1 à 3 jours est souvent souhaitable pour les plantes dangereuses ou mortelles.

 Comment prévenir ? 


Lorsque l'on possède des plantes d'appartement, il est toujours profitable d'en connaître le type et la toxicité afin de gagner du temps dans les traitements en cas d'ingestion accidentelle. Ayez le numéro de téléphone de votre vétérinaire à portée de main. Lors de ballades en extérieur, ne laissez pas votre chien manger les plantes qu'il peut rencontrer.

En cas de doute (et comme nous ne sommes pas tous des botanistes émérites), si votre chien a ingéré une plante, coupez une feuille, une fleur, un fruit, ou bien prenez une photo. Allez voir le vétérinaire ou le pépiniériste le plus proche: ils vous renseigneront sur sa toxicité.

L’éducation à la laisse ainsi qu’au rappel sont des atouts importants. Si, malgré tout, votre compagnon s’approche systématiquement des plantes de votre maison, disposez des tapettes à souris à leur pied ou des odeurs puissantes (piment, parfums forts) pour l’écarter autant que possible. Lorsque vous décorez votre maison, placez gui, houx, pommier d’amour, if, poinsettia, etc. hors de portée.

© 2011 Husse Tous droits réservés 



 **************************************************



9. Le chocolat

Incroyable ! Votre Landseer vient de dévorer le contenu d’une grosse boîte de chocolats qu’un convive a négligemment laissée sur la table du salon.

Attention, danger: cela peut tuer votre compagnon !

Pourquoi une friandise aussi bonne est-elle dangereuse ? 

Le chien apprécie le goût sucré du chocolat. Mais le cacao contient des substances toxiques pour lui: les méthylxanthines, que l’on retrouve aussi dans le thé et que nous supportons bien, mais pas lui ! Vous connaissez peut être mieux ces substances sous le nom de caféine, théophylline et théobromine. C’est surtout cette dernière qui est la principale responsable. La concentration est variable selon la nature du chocolat:
- 180 à 220 mg pour 100 g de chocolat au lait,
- 220 mg pour 100 g de poudre de cacao,
- 650 mg pour 100 g de chocolat noir,
- négligeable pour le chocolat blanc.
La dose mortelle est de 300 mg/kg bien que des cas aient été rapportés à partir de 100 mg/kg car leur absorption est presque de 100%. La mort peut survenir à tout moment par arrêt cardiaque brutal lorsque la quantité consommée s’approche de cette dose.
Une tablette de chocolat noir peut tuer un Caniche Toy ! Le moment critique est de 6 h à 24 h après l’ingestion.
Les méthylxanthines provoquent des variations brutales de flux sanguin, en dilatant les vaisseaux et en emballant l’activité du cœur (accélération et force des contractions). En cas d’ingestion régulière, le sang passe moins dans les oreillettes du cœur: cela peut provoquer une dégénérescence de cet organe sur le long terme. Ces substances provoquent aussi une excitation du système nerveux.

Symptômes 

Les signes d’intoxication apparaissent 4 à 5 heures après la consommation. Le chien est d’abord agité. Il se met à trembler et vomir. Dans certains cas, il a mal au ventre, présente des diarrhées et salive beaucoup. On peut également observer des convulsions, voire un coma. Les signes sont peu caractéristiques, et seul ce qui s’est passé avant (à savoir la consommation massive ou répétée de chocolat) peut guider votre vétérinaire.

Traitements 

Le vétérinaire est le seul qui puisse sauver votre chien. En effet, nous parlons ici d’urgence médicale liée à un empoisonnement.
Agir dans les 2 heures qui suivent l’ingestion permettra peut-être de sauver votre Landseer.
Votre vétérinaire traitant essaiera de le faire vomir, ou sera obligé de procéder à un lavage d’estomac sous anesthésie générale s’il est inconscient. Après avoir tout fait pour limiter l’absorption des substances toxiques, le vétérinaire corrigera tous les symptômes en protégeant le cœur et le système nerveux. Il favorisera enfin l’élimination de la théobromine par les reins. Le chien goulu peut avoir récupéré en 24 à 48 heures.

Comment prévenir ? 

C’est la vigilance et surtout la reconnaissance que le chocolat, même s’il adore cela, est un poison pour le chien, que ce soit en prise unique massive ou en prises répétées.

© 2011 Husse Tous droits réservés



**************************************************


10. Une autre façon de nourrir son Landseer

Dans le cadre de sa démarche de soins holistiques des animaux de compagnie durant les années 30, l’herboriste Juliette Baïracli Levy a prêché, entre autres, que les chiens ont besoin d’une alimentation naturelle composée de nourriture crue. Par la suite, de nombreux praticiens se sont inspirés de ses travaux pour défendre des approches alimentaires à base de nourriture crue.

Cette pratique consiste à proposer aux chiens (et autres animaux domestiques) une alimentation composée principalement de viande crue, d’os comestibles et d'abats. Ses partisans considèrent que ce type d’alimentation est supérieur, sur le plan nutritionnel, à la nourriture commerciale (croquettes, ...). Selon eux, un régime alimentaire équilibré de ce type permet à l’animal de disposer d’une belle fourrure, d’avoir des dents saines et une bonne haleine, de produire des selles de volume réduit et moins odorantes, d'être plus stimulé mentalement grâce au travail à entreprendre sur les carcasses, bref, d’être en meilleure santé.

Les promoteurs de ce régime alimentaire estiment que le chien a évolué au fil de millions d'années, grâce à un tel régime naturel qui est ainsi leur source de nourriture idéale. Selon eux, les aliments transformés qu’on trouve dans le commerce (plus d’un milliard et demi de chiffre d’affaires pour les aliments dédiés aux chiens et chats en France!) ne sont pas ce que le chien a été programmé à manger au cours de son long processus d'évolution, car ceux-ci sont trop différents des aliments biologiquement plus appropriés consommés par les ancêtres sauvages du chien.

Les problèmes soulevés par les opposants à ce régime sont assez variés: risque de déséquilibre nutritionnel, maladies d'origine alimentaire dues à la manipulation de la viande crue (contamination, ...), inclusions dentaires, obstruction des voies respiratoires,  perforations intestinales,  comportement social agressif, etc. Par ailleurs, des critiques mettent en garde contre l'association du « naturel » avec « meilleur »; en effet, les conditions de vie des ancêtres ou des cousins sauvages de nos chiens ne sont pas, loin de là, dénuées de risques liés à leur alimentation naturelle. Ainsi, il ne faudrait pas tomber dans le fétichisme de l’alimentation obtenue (par défaut) dans la nature par les animaux.

De l'anatomie du chien


Les carnivores, dont font partie les chiens, ont un système digestif court et simple, leur permettant d'assimiler les protéines et les graisses animales. Ils possèdent également des molaires tranchantes en forme de lames, conçues pour disséquer les morceaux de viande. Leurs mâchoires ne peuvent pas bouger latéralement comme chez les omnivores/herbivores qui ont besoin de faire ce mouvement pour broyer la nourriture. En revanche, ces mâchoires sont conçues pour s'ouvrir très grand, afin de pouvoir avaler de gros morceaux de viande. Les carnivores ont ainsi la capacité de manger de grosses quantités de nourriture à la fois et peuvent se reposer entre les repas. Ce phénomène est appelé gavage: après une séquence de chasse, le loup, par exemple, peut consommer une large quantité de viande et jeûner ensuite jusqu'à la prochaine opportunité.

Les chiens ont besoin de protéines animales afin de couvrir leurs besoins en acides aminés, mais peuvent  vivre sans végétaux (hydrates de carbone). Ils n'ont pas la capacité de briser la cellulose issue des végétaux: ces derniers sont donc mal digérés, voire pas du tout. Il est très difficile pour les chiens d'assimiler de grandes quantités de végétaux, de céréales et de fibres. Avec leur système digestif très court, ils ne peuvent pas faire fermenter et digérer ces aliments comme le feraient les herbivores: le résultat d'une ingestion de fibres chez le chien se traduit ainsi par des selles volumineuses.

Par contre, leur système digestif permet de digérer facilement la viande et la graisse. La nourriture reste plus longtemps dans leur estomac que chez les herbivores/omnivores;  cet estomac, dont le pH est presque égal à 1 (alors que celui des humains est proche de 5), contient beaucoup plus d'acide chlorhydrique destiné à détériorer les protéines, les os et les graisses et à tuer les bactéries. Les chiens conservent la nourriture dans leur estomac pendant environ 4 à 8 heures. Le pH bas des sucs gastriques de l’estomac fournit une barrière aux agents pathogènes. Seule une petite quantité de nourriture est libérée à la fois dans l'intestin et le traverse rapidement. Cela donne peu de chances aux bactéries qui auraient survécu au bain d'acide de coloniser l'intestin et d'y provoquer des maladies gastro-intestinales. Chez l'humain, au contraire, la nourriture passe de l'estomac à l'intestin en 30 à 60 minutes. La nourriture ainsi partiellement digérée reste de 12 à 60 heures dans l'intestin, avant de passer dans le côlon; cela signifie que l'intestin souffre d'une exposition prolongée à des germes ayant survécu à une tentative d'extermination toute relative dans l'estomac.

Ceci montre comment les chiens peuvent facilement digérer la viande crue et les os, ainsi que leur capacité à détruire des bactéries nocives. La nature a fourni une protection à ces carnivores afin qu'ils puissent consommer des proies et boire de l'eau dans la nature, sans être contaminés par des germes. Les bactéries, comme la salmonelle, présentes dans la nourriture sont détruites lors de leur passage dans l'estomac. Les agents pathogènes qui survivraient malgré tout ont peu de chance de se propager durant leur court trajet dans les intestins.

Critique de la nourriture commerciale 


Pour les adeptes de l'alimentation crue, la plupart des recettes pour chiens sont créées en partant du principe que leur système digestif est similaire à celui des humains, avec un fort accent mis sur les hydrates de carbone. Cela serait partiellement dû au fait que ces derniers sont bon marché et ont une durée de conservation plus longue. Ce constat est également valable pour les rations ménagères, qui se contenteraient de reproduire les mêmes proportions de protéines, de graisses et d'hydrates de carbone que les aliments commerciaux. Ainsi, ces recettes ne couvriraient pas les besoins nutritionnels réels du chien. Ils seraient conçus spécifiquement pour répondre à des questions de rentabilité, de conservation et de stockage; en d’autres termes, ces aliments sont plus conçus pour couvrir les besoins des industriels que ceux des chiens ...

Un autre reproche, souvent formulé, est que la chaleur intense utilisée pour produire la nourriture commerciale des animaux de compagnie détruit et réduit les nutriments (vitamines, minéraux, enzymes, …). Après le traitement thermique, les fabricants d'aliments doivent ainsi compléter ce genre de nourriture, pour remplacer les nutriments disparus/réduits. La plupart des défenseurs de l'alimentation crue considèrent que ces compléments ont des valeurs nutritionnelles faibles, par rapport aux mêmes éléments nutritifs que l’on trouve dans les aliments crus, et que d’autres éléments nutritifs naturels, actuellement non reconnus comme essentiels, peuvent s’avérer indispensables, alors qu’ils sont inexistants aujourd’hui dans la nourriture commerciale. Le même raisonnement est utilisé par certains pour rejeter la nourriture pour animaux cuisinée à la maison.

La présence dans l’alimentation commerciale, en particulier dans les aliments secs, d’une grande quantité de céréales (soja, blé, maïs, ...), est également une critique des partisans de la nourriture crue, car ils  estiment que ce type d'alimentation d'herbivore est contre-nature. Il y en a qui affirment également que l’alimentation commerciale sèche, ou en conserve, adhère fortement aux dents, ce qui permet aux bactéries de proliférer et entraîne l’irritation des gencives ainsi que la mauvaise haleine, tout en favorisant la propagation des bactéries dans le reste du corps.
  
Les céréales cuites à haute température peuvent dénaturer ou rendre toxiques, à des degrés divers, l'amidon, les protéines et les graisses. Les céréales mal digérées favoriseraient le développement de bactéries productrices de toxines dans les intestins, conduisant au passage de ces poisons dans la circulation sanguine, à travers la paroi intestinale, pour aller se répandre dans d’autres organes.

Equilibre nutritionnel et hygiène dentaire 


Comme les régimes proposés pour l'alimentation crue sont très variables, passant du repas préparé et testé méticuleusement à des alimentions composées d'une variété de viandes et de déchets de boucherie, l'équilibre nutritionnel peut changer considérablement en fonction de la recette. Toutefois, les adeptes de l'alimentation crue estiment que les animaux n’auraient pas de besoins nutritionnels plus complexes que les humains et que, par conséquent, si chaque repas est « complet et équilibré », l'équilibre nutritionnel sera atteint au cours du temps, grâce à une grande diversité d’ingrédients (viandes, graisses, os et organes provenant de plusieurs origines, comme par exemple, poulet, dinde, agneau, bovin, porc, poisson, lapin, etc.,  - y compris du gibier sauvage).

Certains insistent sur le bénéfice notable des os crus pour l'hygiène dentaire des animaux de compagnie, tandis que d'autres pensent que l'os broyé doit être utilisé à la place, pour éviter les risques de perforation intestinale et les fractures dentaires. L'abrasion entre l'os et les dents lors de la mastication est supposée être utile pour éliminer la plaque dentaire, à la différence des croquettes dont la texture n’est pas assez dure pour avoir une action mécanique abrasive sur cette plaque. Le cartilage, les ligaments et les tendons sont censés agir comme un fil dentaire naturel. Mâcher et croquer permettent également de renforcer la mâchoire, le cou et les muscles des épaules, de favoriser la circulation des sucs digestifs et de stimuler le système neurologique et immunitaire. Les partisans des os broyés pensent aussi que la mastication de viande contenant des nerfs aide également à maintenir les dents propres.

L'utilisation d'os de bœuf ou en provenance de « parties décharnées » (jambe, sabots, etc.) crée un risque de fractures dentaires; toutefois, les os crus de petits animaux (poulet, agneau, lapin et autres gibiers à plumes) ne posent pas un tel risque. Les ailes de poulet sont particulièrement bonnes pour les petits chiens, tandis que pour nos grands patapoufs, on préférera des os plus larges, telles que les carcasses de poulet, de dinde, etc. Les os cuits sont à prescrire, car ils entraînent un risque élevé de problèmes tels que l'obstruction intestinale, les perforations de certains organes, etc. Il est ainsi recommandé aux propriétaires d’être présents et de surveiller leur Landseer lorsqu'il/elle mange son os cru, juste au cas où … 

Bactéries, virus et autres parasites 

Alors que la chaleur intense utilisée dans la fabrication de nourriture pour animaux détruit toutes les bactéries possibles, les viandes crues peuvent en contenir qui sont dangereuses pour les chiens. Rappelons qu’en 2006, par exemple, la salmonelle a été identifiée chez les poulets dans un grand nombre de pays. Les maîtres favorables à l’alimentation crue ont tendance à considérer ce risque comme exagéré. Ils prétendent que les enzymes de l'estomac et de l’appareil intestinal des chiens leur permettent de gérer les bactéries nocives.

L'achat de viande de bonne qualité à partir de sources dignes de confiance, ainsi que de bonnes pratiques de sécurité sanitaire pour les aliments (faire dégivrer la viande dans le réfrigérateur et ne pas laisser la nourriture trop longtemps à l’air libre) diminuent la prolifération des bactéries. Quelques recettes recommandent la congélation du produit final, ce qui réduit considérablement (mais n'élimine pas nécessairement) les risques de présence de parasites.

Risques liés aux zoonoses 

Un risque possible de l'alimentation crue est l'infection humaine causée par l'exposition directe, ou indirecte, à des bactéries pathogènes dans la viande crue et les selles des animaux. Toujours par rapport à la salmonelle, l’Ordre des Vétérinaires en Grande-Bretagne a mis en garde, en 2006, contre les risques d’exposition des humains à des bactéries de ce type. Une petite étude sur les traces de salmonelle dans les selles de 10 chiens nourris par une alimentation crue a révélé des résultats significativement positifs, alors qu’il n’y  a pas de trace évidente dans les selles des chiens alimentés avec de la nourriture commerciale. Les auteurs de l'étude ont conclu que les chiens nourris par une alimentation crue peuvent être une source de contamination de l'environnement, même s’ils mettent en garde au sujet de la signification statistique de leurs résultats, en raison du petit nombre de chiens étudiés.

Les Ordres des vétérinaires de certains pays (Canada, Etats-Unis, Grande-Bretagne, …) ont mis en garde contre les risques, pour l'animal et la santé publique, qui pourraient découler de l'alimentation crue. Ils ont déclaré qu'il n'y avait aucune preuve scientifique pour soutenir les avantages revendiqués de cette alimentation. Une position intermédiaire a été proposée en Australie, pays  où il est conseillé de fournir à son animal au moins 3 fois par semaine des os crus et bien charnus, pour son hygiène dentaire.

En dépit de ces préoccupations, il n'y a pas eu de cas recensés d’hommes infectés par la salmonelle à cause de chiens nourris par une alimentation crue. De nouveau, des consignes de sécurité sanitaire pour les aliments, telles qu’essuyer proprement les surfaces de préparation et éliminer minutieusement les selles, peuvent réduire les risques d'infection. 

Offre commerciale 

En 2007 a eu lieu le rappel, dans des pays, tels les Etats-Unis, de certaines nourritures commerciales pour animaux de compagnie et ce, pour des raisons de précaution, après la découverte de quelques cas d’infection. Ceci a eu pour conséquence un regain d’intérêt pour l'alimentation crue ou cuite maison. En réaction, quelques fabricants de nourriture proposent désormais dans leur catalogue des produits surgelés d’alimentation crue. Certains consommateurs sont sceptiques. Ils pensent que les risques antérieurs de la nourriture commerciale se retrouvent également dans ces nouvelles offres, tandis que d’autres, surtout pour des raisons de commodité, font confiance à ces aliments crus emballés, à condition qu’ils soient certifiés par un organisme gouvernemental. 

Types de régimes alimentaires 

Les opinions divergent au sein de la communauté de l’alimentation crue. On pourra citer parmi les questions soulevées: (i) les chiens sont-ils omnivores ou carnivores ? (ii) ont-ils besoin d’éléments végétaux dans leur alimentation (et si oui, dans quelle proportion) ? (iii) quels sont les risques encourus par les chiens lorsqu’ils consomment des os entiers ? Les recettes préconisées vont ainsi de celles qui comprennent légumes et céréales, à celles dont les approches sont « minimalistes » et qui utilisent exclusivement de la viande, des os et des abats, complétés par des suppléments indispensables. 

BARF 

Ce sigle signifie, selon les auteurs (Debbie Tripp, Ian Billinghurst, Tom Lonsdale, …), Born Again Raw Feeders, Bones and Raw Food ou Biologically Appropriate Raw Food. Il s'agit d'un régime alimentaire constitué de 60 à 80% d’os bien charnus, c'est-à-dire comprenant environ 50% de viande (cou, dos et ailes de poulet, …), et de 40 à 20% de fruits et légumes (réduits en purée ou non), d’abats, de viande, d’œufs ou produits laitiers. Des suppléments peuvent y être inclus: algues, yaourt, diverses huiles, levure de bière, etc.

La viande, les abats et les os (crus) sont les principaux éléments de ce régime: la viande est riche en protéines, essentielles dans la constitution des muscles, de la trame osseuse et des tissus, et entre dans la composition de nombreuses enzymes et hormones. De plus, les protéines animales représentent une très bonne valeur nutritionnelle et ont une grande biodisponibilité: elles apportent tous les acides aminés (constituants des protéines), indispensables pour permettre la fabrication des propres protéines du chien. La viande rouge et les abats, en particulier, sont une source indispensable de taurine, acide aminé nécessaire à une bonne santé cardiaque.

Les viandes et les poissons (sources d'acide gras essentiels) ont également pour caractéristique d'être une bonne source de fer. Les os sont nécessaires pour l'apport en calcium. Ils sont indispensables pour la santé dentaire du chien, car la mastication élimine très efficacement le tartre. 

Alimentation exclusivement carnivore 

Ce régime propose de simuler les proportions d'une proie réelle dans le régime alimentaire d'un animal domestique. Des proies entières sont utilisées dans la mesure du possible: lapins, poulets, poules, dindes, …. En règle générale, le modèle recommande 80% de viande (incluant des organes charnus comme le cœur), 10% d’os comestibles et 10% d’abats (dont la moitié est composée de foie).

Ses adeptes considèrent que les chiens sont des carnivores naturels et que, par conséquent, aucun complément nutritionnel ou alimentaire autre que la viande, les os et les organes n’est nécessaire. L’accent est également mis sur la variété de ces proies (catégories de viande), mais quelques uns rajoutent néanmoins de petites quantités de matière végétale. Même si les suppléments ne sont généralement pas utilisés dans un tel régime, certains le complètent par de l'huile de poisson,  pour compenser la faible quantité d'acides gras oméga 3 présents dans l’alimentation commerciale utilisée dans les élevages.

On distingue parfois dans cette alimentation le Raw Feeding du Whole Feeding. Dans le second cas, des proies entières sont proposées (volailles non plumées et non vidées, proies partiellement reconstituées s’il s'agit de grands animaux, …). Cette seconde formule ne repose pas sur un rythme régulier. A une période où la nourriture sera donnée en quantité supérieure aux besoins de l'animal succèdera une période de jeûne. Ce rythme se rapproche ainsi de celui de l'animal qui chasse pour se nourrir, faisant bombance quand il attrape une proie et jeûnant quand la chasse n'a pas été fructueuse. En donnant des proies entières, les proportions os, viande et abats sont naturellement respectées. 

Controverse 

Beaucoup de ceux qui prônent l’alimentation crue relèvent que les vétérinaires sont influencés par les laboratoires universitaires et leur Ordre professionnel, et que ces vétérinaires comptent sur le financement des entreprises d'aliments pour animaux. Un autre point qu’ils soulèvent est que les vétérinaires ne reçoivent pas une éducation adéquate sur les régimes d’alimentation crue, ou sur la nutrition en général. En effet, les écoles vétérinaires dispensent une formation parrainée sur la nutrition, cette formation étant parfois prodiguée directement aux étudiants par les fabricants de produits alimentaires. Enfin, les aliments vendus dans les cabinets vétérinaires rapportent des revenus non négligeables à ces derniers: il y aurait manifestement conflit d’intérêts lorsqu'un vétérinaire recommande l’achat de ces produits. 

Références 

• I. Billinghurst, “The BARF diet: raw feeding for dogs and cats using evolutionary principles”, N.S.W. Australia, 2001
• en.wikipedia.org/wiki/Raw_feeding
• R. Finley,  R. Reid-Smith, J.S. Weese, and F.J. Angulo, “Human health implications of Salmonella-contaminated natural pet treats and raw pet food“, Clinical Infectious Diseases, Vol. 42, N°5, 2006, pp. 686-691
• fr.wikipedia.org/wiki/BARF (contenu inspiré de www.barf.ch/barf)
• L.M. Freeman, and K.E. Michel,“Evaluation of raw food diets for dogs”, Journal of American Veterinary Medicine, Vol. 218, N°5, March 2001
• W.H. Hendriks, M.M. Emmens, B. Trass and J.R. Pluske, “Heat processing changes the protein quality of canned cat foods as measured with a rat bioassay”, Journal of Animal Science, 77, 1999, pp. 669-676
• R.C. Hill, “The nutritional requirements of exercising dogs“, Journal of Nutrition, Vol. 128, 1998
• D.J. Joffe and D.P. Schlesinger, “Preliminary assessment of the risk of Salmonella infection in dogs fed raw chicken diets”, Canadian Veterinary Journal, Vol. 43, N°6, June 2002, pp. 441-442
• T. Lonsdale, “Work wonders: feed your dog raw meaty bones”, Dogwise Publishing, 2005
• A.N. Martin, “How safe is a raw diet ?”,  Better Nutrition Magazine, June 2005
• A. Morris, A. Barnett and O.-J. Burrows, “Effect of processing on nutrient content of foods“, Cajanus, Vol. 37, N°3, 2004
• J. Scott Weese, J. Rousseau, and L. Arroyo, “Bacteriological evaluation of commercial canine and feline raw diets”, Canadian Veterinary Journal, Vol. 46, N°6, June 2005, pp. 513–516
• Wikipedia, “Raw feeding”
• www.b-a-r-f.com


© 2012 C. Lac Tous droits réservés