20110926

Généralités






1. Gestion de la race

Société Centrale Canine

Plus de 180 000 chiens de race naissent chaque année en France. La gestion de ce nombre considérable de compagnons à 4 pattes est sous la responsabilité de la Société Centrale Canine (SCC), fondée à la fin du 19ème, dont le but est:
- d'assurer l'amélioration et la reconstitution des races de chiens d'utilité, de sport et d'agrément,
- de resserrer les liens unissant les différents clubs français s'occupant des races de chiens,
- de patronner les championnats internationaux, et les règlements établis dans le sport canin par les associations étrangères et la Fédération Cynologique Internationale (FCI) dont fait partie la SCC.

Représentant français de la FCI, la SCC est chargée de faire respecter les standards de race officiels et agréés à l'échelle mondiale auprès de plus de 1500 clubs de race du territoire national. Outre ces clubs, la SCC rassemble des sociétés régionales, ainsi que les clubs d'éducation et d'utilisation.

Les moyens d'action de ce temple de la cynophilie française comprennent les expositions de chiens et la tenue du Livre des Origines Français (LOF). Etablir les règles des concours, des championnats, etc., et en surveiller l'application font partie des prérogatives liées au premier point. La gestion du LOF est illustrée par la délivrance des certificats de naissance, et le patronage des examens de confirmation (pour les chiots nés LOF, importés ou à titre initial).

On trouvera également parmi les nombreuses activités de supervision de la SCC celles liées aux formations (éleveurs, juges, secrétaires, commissaires, éducateurs canins, ...), ou aux activités canines (agility, obé rythmée ou « dog dancing », flyball, frisbee, canicross, attelage, chiens visiteurs, mordant, ...).

De nombreuses responsabilités administratives incombent à la SCC: délivrance des documents relatifs aux chiens (carte d'identification, passeport européen, carnet de travail, ...), attribution d'affixes pour les éleveurs occasionnels ou professionnels, etc.

On notera enfin qu'un grand nombre de commissions oeuvrent au sein de la SCC. Outre quelques unes d'ordre pratique (communication, élevage, expositions, scientifique), les autres sont orientées, soit vers un type de chien particulier, soit vers une activité particulière:
- lévriers,
- terriers, teckels et chiens de rouge,
- retrievers, broussailleurs, chiens d'eau et Wachtelhund,
- utilisation des chiens de berger et de garde,
- chiens d'arrêt,
- chiens de traîneaux,
- chiens de troupeaux,
- chiens courants,
- éducation et activités cynophiles,
- cavage,
- sauvetage à l'eau.


Clubs de race en France et dans le monde

De par l'histoire étroitement liée des Terre-Neuve et des Landseer, certains pays, comme la France, possèdent un club unique pour traiter ces deux races de chiens. Certaines nations, comme la Norvège, intègrent le Landseer dans un club gérant différents chiens de grande taille (mâtin des Pyrénées, dogue de Bordeaux, ...), tandis qu'un nombre croissant de pays disposent d'un (ou de deux dans le cas de l'Allemagne, « paradis » par excellence des Landseer) club de race dédié exclusivement au Landseer Type Continental Européen: Allemagne, Belgique, Danemark, Finlande, Pays-Bas, République Tchèque, Suède, Suisse.

Les statistiques de la SCC indiquent que de 2000 à 2009, il y a eu 16 526 Terre-Neuve et 1897 Landseer inscrits au Livre des Origines (LOF). La population des Landseer en France, 9 fois moins importante que celle des Terre-Neuve, a pour conséquence que le Club Français du Terre-Neuve et du Landseer, club de race chargé théoriquement des deux types de chiens, consacre l'essentiel de ses efforts au plus important des deux cheptels ... Les activités principales de ce club sont listées ci-dessous:
- organisation, patronage, et tenue du calendrier des expositions, incluant la Nationale d'Elevage (grande manifestation annuelle),
- gestion ou suivi des activités de travail à l'eau,
- contrôle du fonctionnement du Test d'Aptitudes Naturelles,
- validation des médecins habilités pour la lecture officielle de diverses pathologies (dysplasie des hanches/coudes, sténose aortique, ...),
- édition de directives d'élevage et d'une charte d'élevage à l'adresse des éleveurs adhérents au club s'engageant ainsi à respecter un ensemble de bonnes pratiques,
- maintien d'une base de données des pedigree reposant sur le volontariat et les documents issus de différents événements (expositions, ...),
- publication, à destination des adhérents, d'une revue (« Terre-Neuve Magazine ») dans laquelle figurent essentiellement, outre les procès-verbaux des réunions, les résultats des expositions et des lectures officielles (dysplasie).

"Moi aussi, je fais du troupeau!"

Le lecteur intéressé par la situation du Landseer dans un autre pays est invité à consulter le site du club de race en question sur la Toile - on ne trouvera pas dans cette liste la Grande-Bretagne ou l'Irlande, car la race du Landseer TCE n'y étant pas reconnue, le mot « Landseer » est, dans ces pays, le nom donné au Terre-Neuve noir et blanc:
- Belgique : Club Belge du Landseer
- Danemark: Vibeke Enemark
- Pologne : Klub Nowofundlanda
- République tchèque: Landseer Klub ČR


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2. Statistiques et population

Afin de parfaire la connaissance de la race Landseer Type Continental Européen, nous vous proposons, dans un premier temps,  de découvrir l'évolution ces 25 dernières années du nombre de Landseer, tant en France que dans un certain nombre de pays européens où ce chien est présent. Nous verrons, dans un second temps, l'importance relative du Landseer par rapport à la population canine dans la plupart de ces pays.

Evolution de la population Landseer

Le DLC, l'un des deux clubs de race du Landseer en Allemagne (voir section suivante), a publié des statistiques pour un certain nombre de pays concernant les naissances de Landseer entre 1986 et 1999. Illustrant ces chiffres, la figure 1 montre que l'Allemagne avec ses 2719 chiots se classe en tête, suivie de la Finlande (1932 chiots).


Figure 1: Nombre de chiots Landseer nés de 1986 à 1999

Nous avons ensuite utilisé les données d'Eurostat concernant la population en 1999 de chacun de ces pays afin de visualiser le nombre de Landseer rapporté au nombre d'habitants. Ce type d'analyse s'appuie sur deux hypothèses:
- la durée de vie moyenne du Landseer n'excède pas 13 ans, c’est à dire que les Landseer nés avant 1986 ont rejoint le paradis des chiens en 1999,
- le nombre de chiens importés est équilibré par le nombre de chiens exportés.

La figure 2 montre alors que la Finlande et le Luxembourg, avec respectivement 37 et 23 Landseer pour 100 000 habitants, mènent largement la tête du classement. Toujours pour 100 000 habitants, l'Allemagne avec 3 Landseer est moyennement classée, tandis que la France, où ce chien était très rare ces années là, ne disposait que de 0,5 Landseer.


Figure 2: Nombre de Landseer pour 100 000 habitants en 1999

Suite à notre propre enquête menée en 2009, nous avons pu disposer de données concernant les naissances de Landseer de 1998 à 2008 pour la plupart des pays cités précédemment. Même si nous ne prétendons pas à l'exhaustivité (car certaines nations d'Europe centrale, par exemple, n'y figurent pas),  l'écrasante majorité des pays producteurs de Landseer et jouant un rôle majeur dans le développement de la race sont pris en compte. La figure 3 montre toujours l'Allemagne en tête (avec 3350 chiots), suivie immédiatement par la France où le Landseer, race toujours confidentielle comme nous le verrons plus loin, s'est quand même un peu développé (1929 chiots).


Figure 3: Nombre de chiots Landseer nés de 1998 à 2008

Il reste à rapporter, comme précédemment, ces chiffres par rapport à la population respective de chaque pays en utilisant les données démographiques d'Eurostat pour 2008, ainsi que les deux hypothèses énoncées plus haut. La figure 4 montre que, même avec un nombre plus faible de Landseer (18 au lieu de 37 sur la figure 2), la Finlande reste largement en tête. Le nombre de Landseer en Allemagne est resté stable (4 au lieu de 3 sur la figure 2), tandis que la France a vu son cheptel s'agrandir (3 au lieu de 0,5 dix ans auparavant).


Figure 4: Nombre de Landseer pour 100 000 habitants en 2008

Landseer et population canine

En gardant 2008 comme année d'étude et en utilisant les données de la Fédération Cynologique Internationale comme références, on voit que la France, avec plus de 180 000 chiots  (avec pedigree) toutes races confondues, est, sans conteste, le champion en ce qui concerne le nombre de naissances (Fig. 5), soit plus du double par rapport à l'Allemagne.


Figure 5: Nombre de chiots avec pedigree (toutes races confondues) nés en 2008

Ce classement absolu méritant d'être visualisé à travers la taille de la population de chaque pays, les données d'Eurostat pour 2008 montrent que les chiens de race sont relativement nombreux dans les pays d'Europe du Nord (Fig. 6). L'hypothèse émise est que 2008 constitue une année de croisière, c'est-à-dire que  le nombre de chiots est représentatif de la population canine totale dans chacun des pays considérés. On y notera que l'Allemagne, avec 1 chiot de race pour 1000 habitants, est trois fois moins peuplée en compagnons canins par rapport à la France (3 chiots avec pedigree pour 1000 habitants).

Figure 6: Nombre de chiots avec pedigree (toutes races confondues) nés en 2008 – chiffres rapportés à 1000 habitants

La figure 7 montre enfin, pays par pays, le nombre de naissances de Landseer par rapport aux autres gents canines en 2008. Même si les faibles statistiques pour une année donnée ne sont pas significatives, cela permet de distinguer les pays où le Landseer est plus représenté (pays germaniques) et ceux dans lesquels on trouve moins de 20 chiots Landseer pour un total de 10 000 chiots de race.


Figure 7: Nombre de naissances Landseer en 2008 pour 10 000 chiots avec pedigree

La France est située dans cette seconde zone, alors qu'elle est sans conteste le pays avec 3 fois plus de naissances de chiots de race par rapport aux autres pays étudiés (Fig. 5). C'est dire si le chien Landseer est rare dans nos contrées, pourtant confortablement peuplées de compagnons canins.


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3. Causes de mortalité chez le Landseer

Les statistiques qui suivent, issues d'un échantillon d'origines diverses* composé de 710 Landseer pour lesquels il y a suffisamment d'informations (date et raison du décès**) indiquent que 58% de ces décès surviennent avant l'âge de 10 ans.
L'observation des causes de mortalité permet de distinguer 6 groupes principaux.

1) Age (42% des cas): on trouve 300 Landseer dont la durée moyenne de vie est de 12 ans – le plus vieux chien est décédé à l'âge de 20 ans (!), tandis que 17% de ces chiens sont morts à 14 ans ou plus. 

2) Cancer (17% des cas): l'espérance de vie des 122 chiens dans cette catégorie est de 8,5 ans – on y relève en particulier 60 cas de cancer des os pour lesquels 17% concernent des Landseer de 5-6 ans, et 33% des Landseer de 10-13 ans. 

3) Dilatation/retournement d'estomac (8,5% des cas): 60 Landseer, âgés de 9 semaines à 13 ans, sont décédés suite à ce problème, plus ou moins évitable, qui constitue une véritable épée de Damoclès planant au dessus de la tête de tout propriétaire de molosse  – leur espérance de vie est de 7,5 ans. 

4) Coeur (4% des cas): moins de 30 cas ont été recensés, dont 5 concernant des chiens de 1-3 ans, et 15 des chiens de 8-12 ans. 

5) Problèmes articulaires, genoux, squelette, ... (4% des cas): 30 chiens sont concernés, dont 10 âgés de 1-2 ans, et 15 âgés de 8-13 ans. 

6) Autres causes (24.5% des cas restants): il s'agit de raisons diverses ne relevant pas de problèmes de santé, allant des accidents de toutes sortes (voiture, train, noyade, morsures, empoisonnement, ...) à l'euthanasie (problème de comportement, ...). 


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* l'auteur remercie A. Van der Weyde et I. Pakats pour la mise à disposition des informations contenues dans cet article.
** les chiens décédés avant leur première année ou avant leur enregistrement n'ont pas été pris en compte dans les statistiques.


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4. Chiffres sur le Landseer en France

Un Landseer né de parents LOF est inscrit provisoirement à sa naissance au Livre des Origines Français. Il reçoit alors un certificat témoignant de cette inscription temporaire, et ne sera inscrit définitivement qu'après avoir été reconnu apte lors d'un examen de confirmation comme nous l'expliquons dans le chapitre « Confirmation, expositions et sélection ».

L'inscription définitive, attestée par la délivrance du Pedigree, peut être effectuée selon différentes modalités:

- au titre de la descendance pour un chiot issu de parents eux-mêmes déjà inscrits définitivement (cas décrit plus haut),

- à titre initial pour un Landseer adulte dont on ne connaît pas les origines mais qui, à l'occasion de l'examen de confirmation, a été reconnu conforme au standard de sa race et capable de contribuer à son amélioration,

- au titre de l'importation, s'il s'agit d'un Landseer inscrit à un livre généalogique étranger admis par la S.C.C. et reconnu apte par un expert lors d'un examen de confirmation.

Comme pour beaucoup d’autres races, la plupart des Landseer étant des chiens de compagnie non destinés à la reproduction, seul un faible pourcentage des chiots Landseer nés de parents LOF seront présentés un jour par leurs maîtres devant un juge pour l'obtention du Pedigree final (23% pour l'année 2011).

Afin de montrer l'évolution du nombre de ces chiots Landseer nés de parents LOF, la figure suivante présente les inscriptions provisoires au Livre des Origines Français. Ces chiffres, débutant en 1982, ne sont pas significatifs avant cette date, essentiellement parce que le comptage des Landseer était inclus à l'époque dans celui des Terre-Neuve.

  
Figure: Inscriptions provisoires des Landseer au LOF

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Source: Société Centrale Canine



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5. Taille et poids des Landseer 

Certains de nos lecteurs s’interrogent régulièrement, durant la période de croissance de leur patapouf B&N, de l’évolution en taille et poids de ce dernier. Afin de les guider et grâce au concours d’une trentaine de propriétaires de Landseer (un remerciement particulier va aux membres du forum « La passion du Landseer»), nous proposons les quatre graphiques suivants qui permettront de comparer leurs mesures avec d’autres observations.

On remarquera que les statistiques utilisées pour ces figures sont plus riches pour les mâles que pour les femelles, et sont également plus fournies pour la surveillance du poids que pour celle de la taille. Elles constituent néanmoins, nous l’espérons, un repère grâce auquel les maîtres pourront se faire une idée de la croissance de leur jeune Landseer.


Figure 1: Poids (en kg) des Landseer mâles jusqu’à 36 mois


Figure 2: Taille (en cm) des Landseer mâles jusqu’à 36 mois


Figure 3: Poids (en kg) des Landseer femelles jusqu’à 36 mois


Figure 4: Taille (en cm) des Landseer femelles jusqu’à 36 mois

Comment interpréter ces figures ?

Sachant que chaque forme sur une figure correspond à un Landseer donné, on observe que les mesures sont, en général, relativement régulières jusqu’à environ 12 mois, puis deviennent espacées. 

A titre d’exemples:
* Figure 1: les trois mâles âgés de 36 mois pesaient respectivement 60, 75 et 77 kg
* Figure 2: la taille maximale de notre échantillon de Landseer mâles est de 80 cm
* Figure 3: le poids des quatre femelles âgées de 36 mois est respectivement de 52, 56, 60 et 66 kg.

Les données dont nous disposons ne sont pas complètes car chaque maître/maîtresse les a obtenues suivant ses besoins, et non en respectant un programme de pesée et de mensuration préalablement défini. Faute de pouvoir établir des moyennes statistiquement significatives, il ne nous a pas été possible de tracer une courbe standard pour chacune de ces figures.

Toutefois, on peut voir se profiler sur les différents graphiques les moyennes des observations qui pourront aider nos lecteurs à trouver où se situe leur propre « bébé ».

NB: pour le suivi journalier du poids des bébés chiots jusqu’à un mois, une courbe de poids vous est proposée  dans le chapitre « Elevage » (section « Suivi de la portée »).


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